«Le dispositif national de prévention sera adapté à toutes les situations», a souligné le ministre. «L'Algérie a adapté ses programmes de prévention après l'apparition de l'épidémie en Italie, au Nigeria et en Grèce», a déclaré hier, le ministre de la Santé Amar Tou. Il a assuré que «ces dispositifs seront renforcés de manière à faire face à toute éventualité, notamment la propagation de la maladie à d'autres foyers». M.Tou a expliqué que «l'épidémie prend des dimensions mondiales». Mais il a tenu à rassurer: «Le dispositif national de prévention est en vigueur et sera adapté à toutes les situations». En d'autres termes, l'Algérie «est prête à faire face à toute éventualité» concernant la grippe aviaire, semble dire le ministre. A ce propos, il a annoncé la mise en place d'un réseau hospitalier et d'espaces de stockage des sérums. Le ministre a fait cette déclaration à l'aéroport Houari Boumediene où il accueillait le ministre jordanien de la Santé, M.Saïd Samih Drouzi, en visite de travail en Algérie. Sentant l'obligation de rassurer la population après la déclaration de la maladie en Afrique et en Italie, Amar Tou a tenu à préciser que «l'Algérie qui avait pris ses dispositions tant au plan agricole depuis 2003 qu'au plan sanitaire depuis 2004, a procédé au renforcement de son dispositif après la tenue de l'assemblée générale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en mai 2005, notamment après que des cas de cette épidémie eurent été signalés dans d'autres régions du monde en dehors de l'Asie». Et au ministre de poursuivre: «Le gouvernement avait décidé d'installer une commission nationale de lutte contre la grippe aviaire, après l'apparition de l'épidémie en Turquie, et ce, en complément du dispositif sectoriel au niveau des ministères de l'Agriculture et de la Santé». Le ministre a rappelé l'opération préventive initiée par le ministère de la Santé au cours des derniers mois, à travers l'importation de vaccins antigrippaux pour les personnes âgées et les enfants au niveau national, soulignant que l'opération prendra fin le 15 février courant. S'agissant de la dernière réunion des ministres maghrébins de l'Agriculture et de la santé, tenue en Tunisie, consacrée à la prévention de la grippe aviaire, M.Tou a précisé qu'elle «s'inscrivait dans le cadre des échanges d'informations sur la maladie», d'autant qu'il s'agit d'une épidémie transfrontalière. Dans le monde, l'épizootie prend chaque jour des proportions alarmantes. Après l'annonce de deux nouveaux décès en Indonésie, voici la progression du virus H5N1 qui a déjà tué au moins 92 personnes. Deux enfants nigérians, suspectés d'être porteurs du virus H5N1 de la grippe aviaire qui affecte le Nigeria, ont subi des tests sanguins alors que les organisations internationales s'organisent pour aider le gouvernement à circonscrire l'épizootie. Pour l'instant, aucun cas de grippe aviaire n'a été confirmé chez l'homme au Nigeria depuis l'annonce officielle de la présence du H5N1 le 8 février. Cela au moment où l'OMS, la FAO et l'Union européenne ont dépêché des équipes spécialisées pour contenir la pandémie. En Turquie, en Roumanie, en Russie, en Grèce, en Italie et tout récemment en Slovénie, les autorités craignent le pire.