Le septième art revient en force avec le printemps. Quelques rendez-vous à noter. Une belle programmation que celle de ce mois de mars. Mais de toutes les informations à ce propos, c'est bien la réouverture de la principale salle de cinéma de Tlemcen, l'ex-Colisée, qui est la plus importante. C'est un lieu de plus pour le cinéma dont le réseau de salles s'est à la fois réduit et détérioré depuis les années soixante-dix. Rebaptisée du nom de Djamel Eddine Chanderli, la salle a été complètement rénovée et dotée d'équipements modernes. Son inauguration, le 14 mars, sera à la fois une nouvelle victoire des cinéastes et cinéphiles mais aussi un hommage mérité à l'un des pionniers du cinéma national et le premier Algérien à filmer la guerre de Libération nationale à partir de 1956, année de son engagement dans les maquis. Le lendemain de cette inauguration débutera, sur place, le Panorama du film documentaire, programmé du 15 au 20 mars. Ce sont 34 films, réalisés dans le cadre de Tlemcen, capitale de la culture islamique, suite à un appel à projets, qui seront projetés. Avec des thématiques diverses, liées à l'histoire, la religion, le patrimoine et l'art, ces films seront ensuite diffusés à l'échelle nationale sur le réseau de la Cinémathèque, des maisons de la culture et autres lieux. Aït Oumeziane, directeur du Centre national du Cinéma algérien (CNCA) et responsable du département cinéma de TCCI 2011, déclare, dans le mensuel en ligne Istikhbar du ministère de la Culture : «On distingue une nette amélioration de la qualité des produits réalisés et l'émergence d'une véritable école nationale de documentaristes. Un mouvement qui s'est réellement enclenché dans le cadre des manifestations Alger capitale de la culture arabe 2007 et Panaf 2009, et on le verra dans ce panorama, largement consolidé en 2011». Du 24 au 28 mars, se déroulera à Tizi Ouzou le Festival national du film amazigh, parvenu à sa douzième édition déjà. Autour de la compétition pour les Oliviers d'Or dans les catégories longs métrages, documentaires et courts métrages, cette rencontre propose de nombreux autres centres d'intérêt : le cinéma libyen à l'honneur, une rétrospective du cinéma maghrébin, un hommage à Azzedine Meddour, des journées d'études, une carte blanche au réalisateur péruvien César Galindo, le cycle «Amazighités d'ailleurs» des expositions photos, des ateliers d'initiation pour les jeunes, des animations culturelles... Par ailleurs, à l'initiative de l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel, des Journées du film méditerranéen auront lieu du 25 mars au 2 avril (salle Cosmos, Riadh El Feth, Alger) avec une programmation de premier plan, soit des films récents et remarqués. Le même opérateur poursuit parallèlement la tournée du cycle du cinéma jordanien, une véritable découverte de films vivants, pertinents et émouvants qui augurent d'un bel avenir pour le septième art dans ce pays. Ce sera aux Cinémathèques de Tiaret, du 3 au 5 mars, et de Béjaïa, du 15 au 17 mars. Le cycle du cinéma japonais, organisé par l'ambassade du Japon, prendra la route d'Oran (du 1er au 6 mars) et de Tiaret (du 10 au 15 mars). Le cinéma espagnol sera particulièrement présent avec les deux cycles thématiques de l'Institut Cervantès en partenariat avec la Cinémathèque algérienne : les femmes du cinéma espagnol (24 au 27 mars, Alger) et les «fantaisies orientales» de cette filmographie (le 24 mars à Oran). Au-delà de ces manifestations intéressantes, le plus réjouissant réside dans la programmation quotidienne de la Cinémathèque dont les salles de répertoire, rouvertes à travers le pays, permettent aujourd'hui aux nouvelles générations surtout de découvrir des films de Bergman, Visconti, Risi, Boisset, Antonioni… Mais y vont-ils et, sinon, les pousse-t-on à le faire ?