La formation à l'entrepreneuriat et la commercialisation pour optimiser l'accompagnement de la femme a été le thème de la cinquième conférence sur la formation professionnelle qui s'est tenue récemment au centre culturel Bounaâma Djillali. Organisée par la direction de la formation professionnelle, cette rencontre a regroupé plus de 60 femmes au foyer, ainsi que plusieurs intervenants dans la promotion et le développement de cette catégorie. Cela dans le but de mettre en valeur le rôle de la femme dans le développement local et économique, améliorer la vente des produits qu'elle réalise, promouvoir la culture du «marketing», l'innovation et l'utilisation des technologies de l'information et de la communication comme outil de travail. Les conférenciers présents, appartenant aux secteurs de la banque, de la formation professionnelle, Ansej et Angem, ont insisté dans les ateliers qu'ils ont tenus sur plusieurs points pour l'encouragement du développement de la femme en général, et celle issue du milieu rural en particulier. Parmi ces recommandations, on citera l'accentuation des sessions d'alphabétisation, y compris aux NTIC, au profit de cette catégorie vulnérable, la création d'un guichet unique pour les porteuses de projets et d'une commission mixte qui traitera les dossiers qui y seront déposés.Les représentants du mouvement associatif ont insisté sur la nécessité d'allouer un quota spécial aux femmes dans le cadre du programme des 100 locaux par commune. Cette conférence a été aussi une aubaine pour les femmes fraîchement intégrées dans le processus du développement local, afin de recenser leurs problèmes sur le terrain. Le plus important est l'indisponibilité et la cherté de la matière première, d'où la nécessité de créer une coopérative de cette matière de base à des prix réduits. Exposition de produits de l'artisanat Cette rencontre est suivie d'une exposition de produits artisanaux, merveilleusement fabriqués dans les différents centres de formation professionnelle, ainsi que par des femmes au foyer. Elle se poursuivra jusqu'au 15 du mois en cours. «Je n'avais jamais imaginé que je créerai un jour mon propre atelier», avoue Khadidja Benchikh, une des exposantes. Ayant bénéficié d'un soutien de l'Ansej, cette dame a réussi à améliorer les conditions de vie de sa petite famille grâce à l'atelier de couture qu'elle a créé. «Avec ce petit projet, j'ai collaboré avec plusieurs institutions étatiques et privées, telles que Sonelgaz et l'OPGI, déclare-t-elle. Nous sommes capables de travailler et d'apporter un grand appui à l'économie nationale.» Seulement, cette dame, mère de 3 filles, déplore plusieurs entraves rencontrées sur le terrain, dont, entre autres, la bureaucratie, le non-suivi des crédits attribués et surtout le non-payement des factures chez les intervenants étatiques. «J'ai dernièrement collaboré avec le CHU Frantz Fanon, mais jusqu'à ce jour je n'ai pas été payée. Face à la bureaucratie rencontrée dans cette institution, je suis dans un immense problème de règlement de dettes avec la banque, explique-t-elle. Une fois que nous avons notre crédit, nous sommes livrées à nous-mêmes. Chose qui n'est point facile quand on est une femme et nouvelle dans le monde de l'entrepreneuriat.» Dans de pareilles conditions, conclut notre interlocutrice, son atelier et le matériel qu'elle possède seront saisis et son projet, qui garantit un revenu mensuel à 8 familles, tombera à l'eau. Sachant que leur nombre est en nette augmentation, des mesures d'accompagnement des jeunes femmes propriétaires d'entreprises sont fortement demandées. En 2011, 205 femmes ont été financées par l'Ansej.