Les Chaouias d'Oum El Bouaghi ont entamé leur semaine culturelle à Tindouf, dimanche dernier, après un trajet d'environ 26 heures par autocar. Divers modèles de robes ont été étalés par une exposante qui, par-dessus sa «melhfa», portait le burnous blanc, apparat de l'homme. Tapis en laine mais aussi tapis d'alfa, «el frach», dit un maître artisan qui, secondé par d'autres, exécutait des mélodies du terroir au rythme de la flûte. Une vieille tradition, très répandue d'ailleurs, qui voulait que tous les travaux domestiques s'accomplissent collectivement et dans une atmosphère festive: une manière d'atténuer le labeur. «Le séjour, parmi nous, des enfants de la région qui a enfanté Larbi Ben M'hidi et bien d'autres valeurs combattantes, rentre dans le cadre des échanges culturels inter-wilayas qui sont au service de la culture nationale», a rappelé le wali en annonçant l'ouverture officielle de cette manifestation. «Nous allons vous faire découvrir la société chaouie et nous espérons bâtir un pont avec Tindouf», dira, pour sa part, le chef de la délégation culturelle, M. Noureddine Mekhalfa. Au niveau du Centre de l'artisanat, où les hôtes de Tindouf ont présenté quelques facettes de leur culture, on pouvait également découvrir les sites et les vestiges que recèle la région d'Oum El Bouaghi à travers une expo-photos, des spécimens d'ustensiles traditionnels et goûter aux spécificités culinaires dont le couscous chaoui. De son côté, cheikh Chorfi Mabrouk de la zaouia Errahmania de Ksar El Sbihi exposait un trésor inestimable: des manuscrits dont certains remontent à neuf siècles. «Je possède 500 manuscrits qui contiennent le Coran, des «hadiths», du «tafsir», de la grammaire, de la médecine, de la physique et bien d'autres disciplines», révèle-t-il en ajoutant que c'est un héritage familial qui risque de se perdre si les autorités ne s'en occupent pas. Selon lui, ces manuscrits ont été répertoriés par le docteur Hassani de l'université d'Alger et le ministère de la Culture l'a contacté mais jusqu'à présent rien n'a été fait pour assurer leur sauvegarde. Durant cette semaine culturelle chaouie, des soirées seront animées par les troupes folkloriques, «Touyour El Ali» et «Seglia» de Aïn Fekroune, et par un groupe de musique «asri».