Afin de se mettre au diapason des technologies nouvelles d'intensification de la culture céréalière et réduire la facture des importations, l'Etat s'attelle, à travers la mise en œuvre du FNRDA, à la vulgarisation de cet important segment de l'économie nationale. Le dispositif de soutien du Fonds national de régulation et de développement agricole (FNRDA), mis en application conformément à la décision ministérielle n°599 du 8 juillet 2000, fixant les conditions d'éligibilité au dit programme, rallie à sa cause, d'une année à l'autre, d'importants pans de céréaliculteurs, selon les responsables de la direction des services agricoles. Le programme d'intensification de la céréaliculture quoique se stabilisant, ces quatre dernières années, dans la fourchette des 26 000 à 30 000 ha, n'en suscite pas moins l'intérêt palpable de la corporation. L'engouement graduel manifesté à cet effet par les agriculteurs céréaliers et les adhésions en courbe ascendante en sont le parfait révélateur, nous indique-t-on en substance. Campagne labours- semailles La campagne agricole de labours-semailles 2005/2006 a touché une superficie de 108 070 ha repartis par espèce comme suit : blé dur 55 241 ha, blé tendre 29 039 ha, orge 21 815 et avoine 1975 ha, soit une tendance des blés dur et tendre représentant 77% de la superficie emblavée. Concernant la « préparée » de printemps (labours précoces), le bilan fait état de 37 730 ha de labours soutenus, 71 892 ha de labours tardifs (au-delà du mois d'avril) et une superficie fertilisée de 31 411 ha. Au chapitre du programme d'intensification de la céréaliculture (PIC) dans les espaces hautement intensifiables, la superficie emblavée est de 61 960 ha, dont 34 969 ha en blé dur, 16 663 ha en blé tendre et 9416 ha et 912 ha respectivement en orge et avoine. Il faut cependant souligner que sur la superficie totale emblavée, 26 698 ha constituent le programme d'intensification pour lequel les exploitants céréaliers ont formulé des dossiers d'accès au FNRDA. Quant à la céréaliculture en zone intermédiaire (zone réservée exclusivement à la production de l'orge et de l'avoine), elle a ciblé 22 556 ha. Pour les besoins de la campagne labours-semailles, les services agricoles ont enfin établi des prévisions qui tablent sur la livraison par la CCLS de 72 825 q de semence, dont 87% de blé dur et tendre, ainsi que l'utilisation d'une quantité globale d'engrais estimée à 37 687 q. Adhésions et dispositif de soutien Augmenter le rendement de la céréaliculture, engranger le maximum de la production céréalière et faire de la wilaya un immense grenier de la céréaliculture, tels sont les objectifs recherchés à travers le programme de soutien du FNRDA qui a enregistré au chapitre des « espaces hautement intensifiables » l'introduction de 740 dossiers d'exploitation pour un montant prévisionnel de 210 778 499 millions répartis notamment sur les zones d'Oued Athmania qui vient en pole position avec 212 adhésions, Mila 119, Grarem 92, Oued Endja 86, Bouhatem 68, Tadjenanet 63, Chelghoum Laïd 48, Ferdjioua 42 et Teleghma 27. S'agissant des modalités de paiement des subventions, la décision ministérielle fixe le montant de la subvention à 8140 DA par hectare emblavé, sous réserve que les intervenants céréaliers respectent les critères d'accès aux crédits, entre autres, le soutien à l'itinéraire technique (labours précoces de décembre à avril), l'utilisation d'un engraissement de fond et de couverture, l'utilisation des désherbants (adventices) et des semences certifiées. Si Mouloud Hichour, coordinateur de wilaya de l'UNPA, trouve que les adhésions des exploitants céréaliers au dit programme de soutien sont prometteuses, dès lors qu'elles avoisinent le taux gratifiant des 80%, ce dernier se montre toutefois moins emballé sur la question des préoccupations et des contraintes réelles rencontrées par les agriculteurs. Lesquelles contraintes se situeraient, selon notre inter- locuteur, au niveau de l'insuffisance des engrais et leurs livraisons souvent tardives par les CCLC et les CASAP confrontées à des problèmes de financement. « Les produits phytosanitaires et d'engraissement sont très chers, à raison de 2500 DA/q de phosphate et 3500 DA l'urée, comparativement aux prix de revient des blés dur et tendre, taxés respectivement à 1900 et 1700 DA/q », ajoute M. Hichour. Cela étant, les fellahs, et par ricochet, le programme de soutien initié par le FNRDA, gagneraient certainement beaucoup plus, de l'avis des professionnels, si les subventions sont consenties directement aux opérateurs au lieu de les assujettir à s'approvisionner auprès de tous ces réseaux intermédiaires de distribution.