La Fédération des consommateurs pointe aussi les produits cosmétiques qui sont également objet de crainte. La Fédération algérienne de protection des consommateurs a porté de graves accusations contre «certains» producteurs algériens de produits énergétiques. Zaki Hariz, président de cette fédération, a révélé hier, lors d'une conférence animée au centre de presse du quotidien El Moudjahid, que «ces produits contiennent des substances inconnues du consommateur ; pis encore, certaines de ces boissons contiennent des résidus fabriqués à base de porc». Sans citer les boissons pointées par l'association, M. Hariz cite des suppléments alimentaires comme étant incriminés de la même façon. «La liste des ingrédients contenus est incomplète.» Le conférencier s'inquiète sur la proportion du risque que peuvent induire de tels produits. «Faites un tour dans les salles de sport pour avoir une idée de l'ampleur du phénomène. Des adolescents sont adeptes de ce genre de boisson qui sont des objets vendus inidentifiables», s'alarme-t-il également. La fédération des consommateurs pointe également les produits cosmétiques qui sont également objet de crainte : certaines crèmes de beauté sont fabriquées à base de 33 composants. Personne ne peut définir clairement les compositions réelles de ces crèmes, préviennent les membres de l'association. Pour M. Hariz, il existe un véritable problème de moyens au niveau des laboratoires nationaux qui fonctionnent avec des moyens très faibles. Les structures publiques de contrôle ne peuvent pas être efficaces vu les moyens dont elles disposent. La fédération tire la sonnette d'alarme concernant les conséquences que peut engendrer la consommation de ces «objets non identifiés». «Il faut rompre avec l'esprit que l'Etat va me protéger», soutient le président de la fédération, qui s'attaque également aux lacunes de distribution derrière la flambée inexpliquée des prix des produits alimentaires. Selon M. Hariz, la fédération a saisi les producteurs de produits alimentaires de large consommation, tels l'huile et le sucre, pour les sensibiliser sur la nécessité de se doter de réseaux de distribution propres à eux. L'Algérien, un consommateur passif ? La flambée des prix de ces produits est due au diktat des intermédiaires intervenant entre le producteur et le consommateur. «Cette situation pose problème pour les produits agricoles, qui obéissent au même diktat», assure M. Hariz. Le consommateur est également responsable de la flambée des prix en refusant de s'impliquer. L'exemple de la pomme de terre achetée malgré les prix exorbitants qu'elle affiche illustre, pour la fédération des consommateurs, la passivité du citoyen algérien. «Nous ne sommes pas encore ancrés dans la société, mais viendra le temps où nous lancerons des appels pour le boycott de certains produits», explique M. Hariz, qui appelle également le ministère du Commerce à l'ouverture d'une enquête sur la spéculation sur les prix et la régression du pouvoir d'achat. L'occasion a été, pour le président de cette association, de faire connaître le bilan réalisé : pour le moment, il n'y a pas de poursuite en justice, puisque toutes les requête ont été réglées. Il s'agit, entre autres de défaut de pièces dans des véhicules commercialisés. «Les trois concessionnaires concernés ont été saisis. L'un d'eux vient de remettre un chèque de 90 000 DA à son client pour remédier au défaut dans le véhicule, en attendant la réponse aux autres clients. Nous attendons également la réponse de l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) concernant la requête d'un client contre un opérateur de téléphonie mobile». M. Hariz ne cite cependant pas les concessionnaires ni l'opérateur concernés.