Les habitants de Chouf Lekdad, un bidonville où s'entassent dans des conditions inhumaines plus de 16 000 personnes, ont bloqué hier matin la RN9 reliant Sétif à Béjaïa au lieudit Casque. Les manifestants de Chouf Lekdad, quartier illicite construit tout au long des années de braise par des familles des différentes localités ayant souffert des exactions terroristes, réclament à travers ce mouvement plus de commodités. L'eau et le gaz naturel sont les principaux points de la plateforme de revendications des citoyens en colère, dispersés par un service d'ordre renforcé. Le maire qui s'est déplacé sur les lieux n'a pu raisonner une foule en délire. « La patience a des limites. Nous vivotons comme des rats. Notre cité qui se trouve à une centaine de mètres du 2e pôle universitaire est dépourvue du strict minimum. Les responsables et les élus qui n'ont pas tenu leurs engagements doivent prendre en charge les doléances d'une cité poudrière », nous confie un manifestant à bout de nerfs. De son côté, le président de l'APC, qui n'a pas voulu trop s'aventurer parce que Chouf Lekdad est sujet à des manipulations politiciennes, annonce que les questions de l'assainissement et de l'eau seront réglées à court terme, une fois bien entendu les études achevées. A cet effet, une enveloppe de 12 millions de dinars a été débloquée, mais le climat en ces lieux qui ont besoin d'un programme spécial demeure délétère...