La crise qui secoue la municipalité sétifienne empêtrée dans d'inextricables querelles a été subtilement contournée par l'administration ayant donné aux élus un délai de grâce de trois mois pour se remettre au service de leurs électeurs. En attendant la prochaine rencontre devant regrouper les 33 membres de l'assemblée et l'exécutif, le wali de Sétif qui a constaté, mardi 22 mars, dans quelle situation pataugent les citoyens d'une aussi riche et importante commune, ceux de la périphérie notamment, a sans tambour ni trompette pris des mesures. Les cités de S'fiha, Aïn Trick, Abid Ali, Farmatou, Chouf Lekdad, El Hassi et Gaoua, longtemps ignorées, auront donc droit à un programme d'urgence. Le cadre de vie, les réseaux d'eau potable et des eaux usées qui ont empoisonné la vie, des décades durant, aux habitants de cette face cachée de la capitale des Hauts-Plateaux figurent en pole position dans ce plan, placé sous l'autorité du chef de daïra qui a en peu de temps secoué le cocotier contrairement aux élus, occupés par les « préparatifs » du prochain retrait de confiance. Car ils ne figurent pas dans l'exécutif communal donnant droit à de nombreux avantages (bureau, secrétaire, portable, voiture et autres), l'une des principales causes de la discorde. Pour remettre à niveau une cité qui accuse en matière d'aménagement urbain, l'amélioration du cadre de vie, du logement, de la préservation du patrimoine de transport, et d'autres domaines. Le groupe de travail qui a été mis sur pied, à l'issue de l'inspection effectuée par le wali, vient de transmettre ses conclusions. L'on apprend que la révision du Plan directeur d'aménagement urbain (PDAU) est à l'ordre du jour. Pour atténuer un tant soie peu les effets pervers de la question du logement abandonnée ces dernières années. Pour preuve de 1996 à 2000, seulement 2900 appartements ont été livrés. De l'an 2000 à nos jours aucune unité n'a été attribuée aux 24 000 demandeurs. 2272 logements sociaux participatifs (LSP) sont à titre de la première tranche inscrits. 700 autres à caractère social sont au programme. 300 qui sont financés par le Fonds arabe de développement (FAD) seront implantés à El Hidhab. Les 400 autres, pris en charge par le budget de l'Etat, seront érigés à Chouf Lekdad qui ne sera plus, nous dit-on, dans un proche avenir, un bidonville. Une enveloppe de 87 millions de dinars a été dégagée pour l'achat de 4 bennes tasseuses de 16 t et d'un camion à selle afin de solutionner l'épineux problème du ramassage d'ordures. La défaillance de l'éclairage public, reparti sur une longueur de 378 km est désormais prise en charge par deux équipes qui sillonnent tous les recoins de la ville. 50 à 60 millions de dinars piochés dans le budget communal seront consacrés à la réhabilitation du réseau routier. Au vu des dégâts engendrés par les dernières intempéries, le montant dégagé s'avère à première vue insuffisant. Les espaces verts de la cité considérée jadis belle et propre, délaissés par les gestionnaires et massacrés par les « criquets », devront retrouver une verdure qui doit être entretenue. A cet effet, 35 millions de dinars sont prévus. La « tutelle » qui ne veut pas fermer l'œil sur les constructions illicites mettant à mal l'esthétique de Aïn Fouara déformée par les « nouveaux urbanistes » s'est engagée à les raser. 43 constructions ont été démolies. L'opération qui va « chatouiller » les barons, n'effraie, nous dit-on guère la « tutelle » décidée à rendre à Sétif sa splendeur d'antan. Un nouveau plan de transport de la ville fait l'objet d'un appel d'offres. Afin de désengorger l'actuelle gare routière n'ayant de gare que le nom, une autre à implanter à l'est de la ville est à l'étude. Tout comme trois trémies devant rendre la circulation automobile plus fluide au niveau de Babesskra, Bouaroua et El Maâbouda. La concrétisation du dernier point allégera le fardeau du réseau routier ne pouvant plus supporter l'afflux du nombre croissant de véhicules. Les écoles primaires comme Berchi, Bachir El Ibrahimi, Amardjia (école laïque) et Roumala construites dans les années 1800 et qui ont formé des hommes et des femmes, menacent ruine. L'administration qui a pris le taureau par les cornes attend l'avis du CTC, pour soit les démolir ou consolider ces institutions qui sont les autres mémoires d'une cité plongée dans la décrépitude. La masse juvénile de la cité Yahiaoui (Tandja) ne possédant aucune infrastructure sportive, vont avec la transformation du Souk El Fellah en complexe sportif de proximité pouvoir s'adonner à leur discipline de prédilection. En somme, de nombreux citoyens interrogés estiment que les élus ont failli à leur mission, saluent la mesure prise par le wali qui ambitionne à travers le placement de la municipalité sous tutelle, à redorer le blason d'une la cité ternie.