Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhael Bogdanov, est en visite jusqu'à demain à Alger. L'envoyé spécial russe est «porteur d'un message du président russe au président de la République, Abdelaziz Bouteflika». M. Bogdanov a rencontré Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, avec lequel il a eu un entretien qu'il a qualifié de «fructueux». «Nous avons évoqué les relations bilatérales et les perspectives de renforcer les relations d'amitié et de coopération dans tous les domaines», rapporte l'APS. Cette rencontre a ainsi permis d'évaluer des relations «excellentes, mais qui ont besoin d'être élargies». Mais il a surtout été question des problèmes régionaux, Mali, Sahel, Libye, et de la «situation dans le Monde arabe et en Afrique, afin de trouver les meilleures solutions pour prendre en charge les questions posées», a expliqué M. Medelci. C'est un spécialiste du Monde arabe qui a été dépêché à Alger par le président Dmitri Medvedev. «M. Bogdanov est en visite en sa qualité d'envoyé spécial du président russe pour le Proche-Orient. Il a précédemment occupé le poste de chef du département Proche-Orient au ministère des Affaires étrangères, ainsi que le poste d'ambassadeur de Russie en Egypte», souligne le docteur Andrey Yakovlev, membre de la représentation diplomatique russe à Alger. Il semble qu'il a surtout été question de la Syrie entre les deux responsables. «La crise syrienne sera au cœur des entretiens que M. Bogdanov aura avec les différents responsables qu'il rencontrera», indique-t-on à l'ambassade de Russie à Alger. «La position russe concernant la Syrie est connue. Les dernières résolutions du Conseil des droits de l'homme des Nations unies sont déséquilibrées, le cessez-le-feu doit être imposé aux deux parties responsables de cette crise», insiste le Dr Yakovlev. Le Conseil des droits de l'homme a adopté, le 23 mars dernier, un projet de résolution exhortant Damas à mettre fin aux violences. La Russie, Cuba et la Chine ont voté contre le projet. Soutien d'un «ami de longue date» ? «L'adoption de cette résolution biaisée et inadéquate est contraire aux efforts déployés par la communauté internationale afin de stabiliser la situation en Syrie. Le document entre en dissonance avec les récentes déclarations du Conseil de sécurité exprimant son soutien aux efforts de Kofi Annan et condamnant les attentats terroristes à Damas et à Alep», avait indiqué, au site de presse RIA Novosti, le ministère russe des Affaires étrangères. La position officielle de l'Algérie quant à cette crise reste très discrète, mais il est fort probable que la Russie cherche un soutien, à la veille de la tenue à Baghdad du sommet de la Ligue arabe. M. Bogdanov n'a d'ailleurs pas manqué de rappeler que son pays apprécie «hautement la position de l'Algérie visant à trouver des solutions efficaces aux questions posées dans la région». Les deux pays «amis de longue date» célèbrent, ce mois, le cinquantenaire de l'établissement de leurs relations diplomatiques, «la Russie ayant reconnu l'Algérie indépendante au lendemain des Accords d'Evian», souligne M. Yakovlev.
