Les potentialités de création d'emplois dans l'économie verte ne sont pas mises en valeur en Algérie alors que la possibilité d'opérer une croissance importante à partir de cette activité à travers les énergies renouvelables et le traitement des déchets et le recyclage est importante. C'est ce qui ressort de la première journée des travaux d'une conférence sur l'«Employabilité et l'entrepreneuriat pour les jeunes et les femmes dans l'économie verte en Algérie», fruit de la coopération algéro-allemande entre le ministère de l'Industrie et l'organisme GIZ. Plusieurs experts nationaux sont intervenus pour exposer les potentialités qui existent en citant les exemples dans le monde comme le Brésil où la gestion des déchets et le recyclage ont généré plus d'un million d'emplois, selon Aïcha Adamou, experte en énergies renouvelables. Le professeur Chams Eddine Chitour a défendu l'option d'une plus grande implication de la société civile pour définir un modèle énergétique tout en prônant la valorisation de l'économie verte, alors que le docteur Mourad Preure a défendu l'option d'un développement de la croissance grâce à l'économie verte pour sortir de la dépendance des énergies fossiles.Le directeur résident du GIZ en Algérie, le docteur Siegmund Müeller, a estimé que plus de 20 millions d'emplois peuvent être créés dans le monde grâce à l'économie verte en annonçant que son organisme continuera à soutenir les institutions qui œuvrent à promouvoir les métiers de l'économie verte. Côté statistiques, le directeur général de la PME au ministère de l'Industrie a indiqué que 137 000 emplois directs vont être créés d'ici 2025 dans le domaine des énergies renouvelables. Le directeur de l'Agence nationale des déchets, Lazhari Gourine, a appelé à la création d'entreprises de récupération, car sans cette récupération, il n'y a pas de possibilité de recyclage des déchets. Mais les chiffres sont sans appel. Sur les 53 entreprises dites de l'économie verte, il n'existe aucune qui s'occupe des déchets. De plus, sur près de 643 000 PME existantes, seulement 53 concernent l'économie verte. Elles sont considérées comme des TPE (très petites entreprises) ou PE (petites entreprises). Leurs activés se limitent à l'installation de panneaux ou au chauffe-eau solaire. Les entreprises industrielles sont inexistantes. En fait, l'économie verte est pratiquement inexistante en Algérie, alors que les capacités sont immenses aussi dans bien dans les énergies renouvelables que dans la récupération des déchets et leur recyclage.