Le partenaire national dans le mégacomplexe sidérurgique de Bellara (Jijel), dénommé «Qatar Steel International», qui sera réalisé avec les Qataris, est désormais connu. Il s'agit, selon des sources du ministère de l'Industrie, du groupe Sider qui détiendra 51% des actions avec le Fonds national d'investissement (FNI). «Quant aux 49% qui restent, ils seront partagés équitablement entre Qatar Mining et Industries Qatar dont l'association donnera naissance à une nouvelle société (New Co)», ajoutent les mêmes sources. A l'issue d'une consultation restreinte, le cabinet anglais Atkins a été retenu par le Qatar pour assurer l'étude de faisabilité de ce mégaprojet dont les conclusions seront remises avant août 2012. Cet important investissement avait été révélé en octobre 2011 par le ministre de la PME, de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement, Mohamed Benmeradi, qui avait déclaré : «Nous avons identifié des partenaires qataris avec lesquels nous avons signé un premier document d'entente. L'investissement sera engagé suivant les nouvelles règles de partenariat édictées par l'ordonnance sur l'investissement (51%-49%).» Aucun mot sur le partenaire national qui sera l'actionnaire majoritaire dans ce complexe sidérurgique. Quelques semaines auparavant, une délégation conduite par Mohamed Al Shahwani (chef exécutif de Qatar Mining) avait effectué une visite de travail et d'information dans la zone industrielle de Bellara et avait visité le port de Djendjen. Dans ce cadre, elle avait tenu des discussions techniques avec les responsables concernés locaux sur la question d'approvisionnement en eau, gaz, électricité, sur les capacités portuaires, le chemin de fer et les dessertes routières. En février 2012, la compagnie qatarie Industries Qatar a annoncé, dans un communiqué dont le ministre de l'Energie et de l'Industrie qatari, Mohamed Ben Salah Essada, préside le conseil d'administration, son intention d'investir 1,5 milliard de rials qataris (411 millions de dollars) pour la réalisation d'un complexe sidérurgique dans la région de Bellara (Jijel). Le même document indiquait que la part des Industries du Qatar dans le projet était de plus de 24%. L'identification de l'actionnaire national majoritaire, en l'occurrence le groupe public Sider, écarte vraisemblablement l'option d'un partenaire national privé. Or, selon les mêmes sources, le FNI algérien, qui détiendra moins de 5% des actions, aura un rôle limité, à savoir accompagner le projet au niveau de l'Agence nationale de développement d'investissement (ANDI). «Une fois le projet mis en place, il cédera ses parts à un partenaire privé algérien car le FNI n'a pas la vocation», expliquent nos sources. Au niveau national, on n'écarte pas l'entrée dans le capital de ce mégacomplexe de l'investisseur national Issad Rebrab, qui était parmi les premiers à afficher son intérêt de réaliser un complexe sidérurgique à Bellara avec la même capacité de production. Son dossier n'a toujours pas abouti. «L'accès au capital de cette importante société sidérurgique d'un investisseur national privé évitera l'application du code des marchés publics dans les transactions. Ce qui facilitera les opérations et évitera une lourde bureaucratie au partenaire étranger», affirme-t-on. Le projet du complexe, dénommé Qatar Steel International, devrait entrer en service à partir de 2016 avec une moyenne de 4,8 millions de tonnes métriques par an. Dans une première étape, il produira 2,5 millions de tonnes d'acier long, une production appelée à augmenter à 4,8 millions de tonnes dans une deuxième étape avec la production des aciers plats et spéciaux. Le nouveau procédé de production de l'acier appelé «réduction directe» qui n'a besoin que de gaz et de minerai enrichi, fera de ce complexe un sérieux concurrent à ArcelorMittal El Hadjar. Chaque année, l'Algérie importe pour près de 10 milliards de dollars de produits sidérurgiques, soit près de 20% de sa facture d'importation globale, selon des chiffres avancés par le ministre. Sa consommation annuelle avoisine quelque 5 millions de tonnes, une demande en produits sidérurgiques que le complexe d'El Hadjar ne peut satisfaire, même avec sa production appelée à augmenter à 1,5 million de tonnes à la faveur de son nouveau plan d'investissement qui tarde à se concrétiser.