Entre autres questions, les deux parties n'arrivent pas à se mettre d'accord sur l'instauration d'un bulletin unique lors des législatives du 10 mai. Nous exigeons de la considération et du respect», rappelle une nouvelle fois le président de la Commission nationale de surveillance des élections législatives (CNSEL), Mohamed Seddiki. Depuis la création de cette instance, composée de 41 représentants de partis politiques, il crie à l'injustice. Et depuis lundi dernier, ses membres ont engagé un véritable bras de fer avec le ministère de l'Intérieur. A peine installée, la commission a mené un mouvement de contestation de trois jours. Elle avait repris ses activités dans l'espoir de voir ses revendications prises en charge. En vain. C'est ce qui les a contraints à geler, à nouveau, leurs activités. Une décision maintenue depuis lundi dernier. La commission se réunira aujourd'hui pour décider des suites à donner à cette action. «Nous avons saisi le ministre de l'Intérieur sur les questions qui nos préoccupent, mais il n'a pas donné de suite favorable à nos doléances. Les problèmes sont donc toujours en suspens», déplore M. Seddiki. Selon lui, la commission devra trancher, lors de la réunion d'aujourd'hui, plusieurs points importants, notamment les propositions faites par les membres de la CNSEL, dont celle relative à la dissolution de la commission. «Lorsque la Commission était présidée par une personnalité neutre, elle était écoutée et respectée, mais aujourd'hui, c'est tout à fait le contraire. La Commission n'a pas de prérogatives. Ce n'est pas normal et nous refusons d'être des spectateurs ou des pions», lance-t-il. Selon lui, une lettre signée par tous les partis pourrait être rendue publique et adressée au président de la République. «Le ministère agit à sa guise et nous estimons qu'il est inconcevable que l'administration, qui est censée être neutre, s'implique dans nos affaires. Le problème, selon nous, n'est pas dans la Commission, mais dans la confiance à redonner aux citoyens pour les encourager à aller voter», souligne-t-il. Notre interlocuteur affirme que l'instance qu'il préside a fait des propositions visant à consacrer la transparence des élections. Des propositions rejetées de manière unilatérale par les services du ministère de l'Intérieur. Le différend entre le ministère de l'Intérieur et la CNSEL a commencé par l'affaire de l'inscription en nombre des militaires sur le fichier électoral en dehors des délais légaux. Par la suite, la Commission s'est plainte du manque de moyens logistiques lui permettant d'exercer convenablement son rôle. Les deux parties n'arrivent pas également à se mettre d'accord sur l'instauration d'un bulletin unique lors des législatives du 10 mai. Une proposition émanant de certains partis politiques, en particulier le PT et le FC, qui a été rejetée par le ministère de l'Intérieur. «On l'a utilisé en Tunisie et en Egypte où des élections transparentes ont été tenues, pourquoi pas chez nous ?», s'interroge M. Seddiki qui qualifie d'«indignes» les arguments avancés par le directeur des libertés et des affaires juridiques au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, Mohamed Talbi. «Ce dernier, à mon avis, prend les Algériens pour des analphabètes qui ne peuvent pas lire un bulletin qui comprend les noms, les numéros et les photos des candidats», estime Mohamed Seddiki.