La Commission de surveillance des élections législatives (CNSEL) n'arrive toujours pas à se départir de l'instabilité qui la caractérise depuis son installation à la mi-février par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia. Alors que l'on s'attendait à l'épilogue de cette situation au lendemain de la rencontre qui a regroupé ce représentant du gouvernement et les membres de cette commission, voilà que la situation empire, à telle enseigne que la dissolution de la CNSEL n'est plus à exclure. Pour l'heure et jusqu'à l'instant où nous mettions sous presse, les activités de cette commission sont toujours gelées, nous a affirmé son président Mohamed Seddiki, contacté par nos soins. «La commission réunira ses membres demain. Une réunion à l'issue de laquelle l'avenir de la structure sera scellé de manière définitive», a ajouté notre interlocuteur. Il déplore le fait que les doléances des membres de la Cnsel n'aient toujours pas reçu de réponse de la part de l'autorité concernée, en l'occurrence le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. «Lors de notre récente entrevue avec Ould Kablia, nous ne sommes pas parvenus à trouver un terrain d'entente. La rencontre n'a abouti à rien de concret, c'est pourquoi nous avons décidé de geler de nouveau nos activités», a encore expliqué Mohamed Seddiki qui n'écarte pas la possibilité de recourir à «la solution extrême», à savoir la dissolution en bonne et due forme de la Cnsel. Les réclamations de cette structure qui ont fait l'objet de multiples correspondances ont trait, rappelle-t-on, au manque de moyens logistiques, l'inscription en bloc de milliers de militaires sur le fichier électoral au lendemain de la révision des listes électorales, ainsi qu'au rejet de l'option de vote par bulletin unique. L'avis du ministère de l'Intérieur concernant ces réclamations est connu. En effet, concernant le manque de moyens logistiques, Ould Kablia avait estimé que c'est là «un argument fragile», informant au passage de l'octroi de près d'une trentaine de véhicules et de téléphones portables à tous les membres de la Cnsel. A propos de l'affaire de l'inscription des militaires sur le fichier électoral, le même représentant du gouvernement a récusé à maintes reprises le fait que cette opération soit entachée de la moindre irrégularité et ce, contrairement aux opinions des juristes sur ce sujet, notamment l'ancien membre du Conseil constitutionnel, Mohamed Faden, qui a souligné que «cette affaire constitue une violation flagrante de la loi électorale». Les membres de la Cnsel ne veulent pas lâcher prise concernant leurs réclamations vis-à vis desquelles le ministère de l'Intérieur affiche toujours la même attitude. La réunion de demain s'annonce décisive pour l'avenir de cette structure sur laquelle pèse d'ores et déjà le risque de dissolution. Affaire à suivre.