Les établissements scolaires seront paralysés pendant trois jours et les élèves seront dispensés pratiquement de cours durant cette période. Le mouvement de débrayage, décidé par la Coordination intersyndicale des travailleurs de l'éducation (CITE) pour les 19, 20 et 21, aura lieu, et ce, en dépit des menaces du ministère de l'Education nationale. La coordination regroupant cinq syndicats, à savoir CLA, CNAPEST, SATEF, SETE (UGTA de Béjaïa) et UNPEF a opté pour cette action lors d'une réunion de travail. Les représentants de ces organisations ont consulté leur base avant de valider cette proposition adoptée à l'unanimité par les enseignants affiliés à ces syndicats. Un préavis de grève a été, à cet effet, déposé par un huissier de justice auprès du ministère de l'Education. L'UNPEF, un syndicat agréé, a préféré faire cavalier seul afin d'éviter les problèmes de justice auxquels il n'échappera malheureusement pas. « Nous avons choisi de faire cavalier seul concernant le dépôt du préavis de grève afin d'éviter le scénario de l'action précédente, c'est-à-dire de la grève des 15 et 16 janvier où le ministre avait conditionné le dialogue par la levée du préavis de grève déposé par la coordination. Toutefois, et malgré notre nouvelle démarche, le ministre n'a pas changé de stratégie », dira M. Ider, premier responsable de l'UNPEF, qui a reçu mardi dernier, à l'instar des quatre autres syndicats, une convocation émanant de la police et une autre du tribunal de Sidi M'hamed suite à une plainte déposée par le ministre de tutelle. Pour ce qui est de la justice, les représentants de la coordination et celui de l'UNPEF se sont présentés hier, comme convenu à 14h, devant la chambre administrative de la cour d'Alger. Ils étaient accompagnés de leurs avocats. Après délibérations, le verdict est tombé vers 16h et la justice a tranché en faveur du ministère de l'Education puisqu'une décision d'un jugement en référé d'heure en heure a été prononcée déclarant, d'une part, illégal l'appel à la grève et ordonnant, par là même, l'annulation de la grève. Néanmoins, n'ayant pas les moyens ni le temps de réunir la base, l'intersyndicale ne peut opérer aucun changement et a, à cet effet, décidé de maintenir le mouvement de débrayage. « Nous savons pertinemment que les responsables du ministère vont user de tous les moyens pour dissuader les enseignants, mais ces derniers sont déterminés à aller jusqu'au bout et ce sont eux qui ont choisi le recours à la grève pour la satisfaction de leurs revendications », a soutenu un représentant d'un syndicat qui estime que l'intervention du premier magistrat du pays s'impose dans cette affaire. Pour sa part, le ministère appelle à l'esprit de responsabilité de chaque enseignant pour « transcender les positions extrêmes prônées, ici et là, et qui ne peuvent que nuire à l'intérêt de l'élève et à l'institution éducative. Toutefois, les directeurs de l'éducation sont tenus d'appliquer les dispositions réglementaires conformément à la décision prononcée par la justice ».