Dioncounda Traoré, président malien par intérim, doit organiser, dans les 40 jours, des élections présidentielles, alors que le pays est toujours coupé en deux, une semaine après la proclamation de l'indépendance du Nord par les Touareg. «Nous n'hésiterons pas à mener une guerre totale et implacable pour recouvrer notre intégrité territoriale», a averti le président de l'Assemblée nationale du Mali, Dioncounda Traoré, qui a prêté serment hier pour un intérim à la présidence du pays. Cette «guerre» sera aussi menée contre «tous ces preneurs d'otages qui discréditent notre pays et portent un préjudice incommensurable à notre développement», a-t-il précisé. «Nous la ferons avec notre armée remise en condition et en confiance. Nous serons tous derrière elle jusqu'à la victoire finale, celle du Mali qui a recouvré tout son territoire et retrouvé sa laïcité», a continué le nouveau président, alors que l'armée a été facilement mise en déroute au Nord. La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a déjà menacé, cette semaine, d'intervenir militairement contre les combattants du Nord. M. Traoré a rendu hommage à l'engagement de la junte qui avait pris le pouvoir à Bamako le 22 mars dernier en renversant le président Amadou Toumani Touré, et qui se retire en vertu d'un accord avec la Cédéao. En acceptant cet accord, la junte a donné «la preuve qu'elle n'a agi que par amour pour son pays» et le peuple «compte encore et toujours sur eux (les putschistes) pour que le Mali continue d'être», a-t-il assuré.