La coupole du complexe Mohamed Boudiaf a abrité dimanche la troisième nuit du Fennec d'or qui récompense les meilleures productions télévisuelles de fiction (téléfilms, séries et feuilletons) de l'année 2005. Ainsi, le feuilleton Mouftaraq Ettoroq de Hocine Nacef a arraché cinq prix Fennec d'or pour les meilleurs scénario, interprétation féminine, son et montage, destinés respectivement à Fatima Ouazène, Bahia Rachedi, Omar Zitouni et Kamel Tibari. Le feuilleton en question est récompensé du prix spécial du jury. Le meilleur second rôle masculin est octroyé à Kamel Bouakaz pour son rôle dans la série Nass Mlah City de Djaâfar Gacem, qui a obtenu à son tour le prix du meilleur réalisateur. Le prix du meilleur décor est attribué à Mohamed Bouti concernant la même série. Chemseddine Touzane est récompensé pour la meilleure image, du feuilleton Qada' oua Qadar de Baya Hachemi. Malika Belbey et Mustapha Ayad se distinguent respectivement par les prix du meilleur second rôle féminin et meilleure interprétation masculine. Ils ont joué tous les deux dans le feuilleton Errabie el assouad de Abdelouahab Saïfi. Le feuilleton El Bedra de Amar Tribèche obtient le prix du public. Pour sa part, l'acteur égyptien Yahia El Fakhrani reçoit le prix d'honneur. Gamra Sidi Mahrous, un feuilleton tunisien de Salaheddine Saïed, est désigné meilleur fiction télévisuelle maghrébine. Des responsables de la fondation Le fennec d'or et des membres du jury ignorent le nom de ce réalisateur. On se demande alors comment se fait-il qu'on récompense une œuvre dont on ne connaît pas l'auteur. Mais cela fait partie des fausses notes ayant marqué cette soirée pseudo-hollywoodienne. A titre d'exemple, le fait que des responsables concernés se sont trompés d'enveloppes pour annoncer les lauréats du meilleur scénario et du meilleur rôle féminin. Passons la prestation de la présentatrice aux côtés de M'hamed Benguettaf, laquelle cherchait ses mots dans un sabir franco-arabe ou arabo-français (difficile à deviner) pour ensuite essayer de cultiver l'humour, oubliant que cela relève de l'art. Ainsi s'égare-t-elle à faire de l'esprit en « philosophaillant ». Elle s'interroge pour résumer « pourquoi la vie est fantastique ? » Mais sait-elle quoi répondre ? Autre fait, cet incident par un des organisateurs de la cérémonie. Il prie les reporters-photographes de quitter l'espace aménagé aux artistes et ces personnes considérées comme VIP. « Quittez tout de suite les lieux. Vous les gens de la presse, vous êtes des chiens », lance-t-il à l'égard des reporters-photographes. Le président de la fondation Le fennec d'or, Hamraoui Habib Chawki, a présenté ses excuses à ces derniers, tout en leur précisant : « Imaginez que vous êtes dans un stade de football. On ne rentre pas sur une pelouse pour prendre des photos. » Il est vrai que le football est aussi une culture, mais la culture est autre chose que le football, même si pour mettre en valeur le génie des pieds suppose de l'intelligence. Comme on ne peut pas s'exercer à l'art en pensant avec les pieds. Ainsi, les reporters-photographes, dans leur majorité écrasante, ont travaillé dans des conditions déplorables, parqués dans les tribunes. Quelques-uns ont circulé librement dans l'espace « interdit ». Favoritisme oblige.