Malgré les sommes faramineuses investies dans des actions de développement local, la wilaya de Boumerdès peine à sortir la tête de l'eau. Il ne se passe pas une semaine sans que la population n'occupe l'espace public pour manifester son mécontentement face aux difficultés qu'elle rencontre tous les jours.Aucun secteur ne donne satisfaction. Pourtant entre 1999 et 2010 la wilaya de Boumerdès a bénéficié de près de 153 milliards de dinars de subventions de l'Etat pour les différents programmes de développement. 136 milliards de dinars ont été consacrés aux programmes de développement déconcentrés (PSD) et les 17 restants versés aux plans communaux de développement (PCD). L'hydraulique vient en tête des secteurs ayant consommé le plus avec 17,7 milliards de DA (13,67%), suivi de l'Education avec 17,55 milliards (13,5%). Les infrastructures routières ont consommé 12,56 milliards de dinars et les infrastructures administratives 13,4. Le secteur de la santé, malgré son état maladif, n'en a reçu que 9,1 milliards de dinars. Le tourisme dont on martèle à chaque occasion qu'il représente l'autre vocation de la wilaya, à coté de l'agriculture s'est vu octroyer 0,09% de l'enveloppe globale derrière l'environnement (0,5%), la culture (0,89 %) la protection sociale 0,3%). Au 31 décembre 2009, le programme consistait en 556 opérations pour 92,5 milliards de DA dont 52% seulement ont été consommés. Sur les 10,8 milliards de dinars réservés au soutien à l'accès à l'habitat, seuls 47,6% ont été consommés. Le secteur de l'agriculture n'a pu engager que 37,4% des 11 milliards de dinars qui lui ont été réservés. Ce programme englobe le parachèvement des projets antérieurs à 2005, le programme de soutien à la relance économique et celui complémentaire de soutien à la croissance (PCSC) de la période 2005-2009. Le programme de la reconstruction de la zone sinistrée représente 14% de l'enveloppe globale. La reconstruction des infrastructures éducatives et culturelles a coûté respectivement 7 milliards de dinars et 2,5 milliards de dinars. Et 2,3 milliards de dinars sont revenus au soutien à l'habitat. A la fin de l'année 2009, sur les 556 opérations inscrites, 215 étaient achevées, 263 en cours de réalisation et 78 n'étaient pas encore lancées en raison des appels d'offres infructueux et des changements de localisation liés aux difficultés du choix de terrains. Il demeure qu'à titre d'exemple l'hôpital prévu à Boudouaou, tout comme le centre d'hémodialyse à Dellys et une maternité à Boumerdès n'ont pas encore été réalisés. La population, qui a suspendu ses espoirs à ce programme qu'on annonçait avec fracas, les reporte sur le plan quinquennal 2010-2014, mais sans trop y croire parce que son quotidien n'a pas changé pour le mieux. Au contraire, la situation se dégrade de plus en plus. La mauvaise répartition de l'enveloppe, les lourdeurs administratives, la corruption et l'incompétence dans certains cas qui empêchait la réalisation du précédent programme ne manqueront pas d'affecter l'actuel.