La ville ressemble à un agrégat d'immeubles édifiés sans aucun plan d'urbanisme. A l'annonce de la création de la nouvelle ville de Hassi Messaoud, en2003, les citoyens de la région commençaient déjà à rêver et à se faire des idées sur les prestations de service qu'assureront les nouvelles structures projetées en perspective. Six ans après, les délais annoncés pour le lancement des travaux de la nouvelle ville sont largement dépassés et rien ne se profile à l'horizon. Le projet, qui est relativement équidistant entre la commune actuelle de Hassi Messaoud (70 km) et les grandes agglomérations de Touggourt et Ouargla (90 km), semble piétiner. Le périmètre de cette nouvelle agglomération devra, rappelons-le, couvrir une superficie de 4483 hectares, avec des espaces pour le programme d'habitat destiné à accueillir une population de l'ordre de 80 000 habitants, selon des données techniques du projet. Le coût de la nouvelle ville, dont les délais prévisionnels sont de 96 mois (8 ans), est estimé à quelque 6 milliards de dollars. Au chef-lieu de daïra, bon nombre de citoyens ne se font pas trop d'illusions, notamment après le dégel des procédures de délivrance des permis de construire à Hassi Messaoud, qui augure déjà d'une extension annoncée du tissu urbain. Les habitants de Hassi Messaoud, qui a souffert des années durant de l'anarchie et de la mauvaise gouvernance, sont plutôt préoccupés, aujourd'hui, par les conditions de vie dans leur localité. La ville ressemble, en effet, à un agrégat d'immeubles édifiés sans aucun plan d'urbanisme. Le marché de la ville est dans un état lamentable et les prix des fruits et légumes, qui y sont étalés, dépassent tout entendement avec, en plus, une hygiène qui laisse à désirer. A cela s'ajoute le problème de la déperdition scolaire qui ne cesse de s'aggraver, car nul n'ignore que les wilayas du Sud caracolent en bas du classement, chaque année, pour ce qui est des résultats de fin d'année. Quant à ceux qui sont en âge de travailler, ils doivent s'armer d'une bonne dose de patience face au problème du chômage qui se pose avec beaucoup d'acuité. Les jeunes chômeurs de Hassi Messaoud ne cessent d'ailleurs de réclamer des postes d'emploi, tout en dénonçant leur exclusion sociale. Pourtant, Hassi Messaoud, classée commune la plus riche en Algérie, occupe la seconde place au niveau africain avec des recettes annuelles dépassant les 245 millions de dollars, correspondant à la collecte d'impôts et taxes prélevés sur plus de 149 entreprises pétrolières et de services qui exercent sur son territoire.