Le siège du projet d'appui à la réforme de la justice entre la commission européenne et le ministère de la Justice a été inauguré hier à Alger en présence de l'ambassadeur de l'Union européenne (UE) en Algérie, Lucio Guerrato. A cette occasion, ce dernier a déclaré que cette réalisation est un signe extrêmement positif que l'UE suit avec satisfaction. L'ambassadeur a estimé, à propos du suivi du projet, qu'il se fait « silencieusement », tout en notant les efforts considérables fournis par l'Algérie. « Le chantier est énorme et devra être suivi d'un autre à l'horizon 2007-2009 dont les estimations financières n'ont pas encore été fixées », a déclaré M. Guerrato. Il a précisé à propos de l'enveloppe accordée chaque année à l'Algérie qu'elle avoisine les 50 millions d'euros, ajoutant que le secteur de la justice reste celui avec lequel les projets sont les mieux réussis. A propos de l'aide similaire accordée aux autres pays de la région, l'ambassadeur de l'UE a répondu qu'elle reste la même, mais à des différences près. « Nous agissons beaucoup plus pour apporter l'aide et l'assistance technique pour une meilleure organisation de la justice et du fichier judiciaire. » Au sujet des sanctions prévues en cas de non-respect des clauses de l'accord par un des pays, M. Guerrato a répondu : « Il n'y a pas de sanctions ni de mesures coercitives. S'il y a des blocages, nous intervenons dans un autre secteur en attendant que la situation se débloque. Nous évoluons selon la situation. Le pays a évolué de 2001 à aujourd'hui et nous aussi. Lorsque nous démarrons un projet, nous nous attendons à un niveau d'échec. En Algérie, nous avons une bonne moyenne de réalisation... » A une question relative à la baisse de l'aide de l'UE au profit des Sahraouis, l'ambassadeur a rejeté ces affirmations en déclarant : « Nous avons maintenu notre aide au peuple sahraoui. Nous n'avons pas de cas généralisés de famine, mais de malnutrition, auxquels nous apportons toute l'aide qu'il faut. Nous sommes conscients de la situation et nous ne laisserons pas la famine s'installer... » Inauguré à Bir Mourad Raïs, dans les locaux même du Syndicat national des magistrats, le siège du projet d'appui à la réforme de la justice s'inscrit dans le cadre d'une convention de financement du projet signée le 4 octobre 2004 et financé par la communauté européenne à hauteur de 15 millions d'euros et par l'Algérie à hauteur de 2 millions d'euros. Sa mission principale est de contribuer à l'amélioration des capacités du système judiciaire algérien en termes d'organisation, de compétence, de transparence et de qualité de service aux agents économiques et aux citoyens, a indiqué le secrétaire général du ministère de la Justice. Il soutient également des activités regroupées en trois axes portant sur l'organisation du système judiciaire, la formation professionnelle et la modernisation des systèmes d'information dans le but d'améliorer et renforcer la capacité opérationnelle du système judiciaire algérien. Il est question aussi de la modernisation de la justice par la mise en place d'un réseau reliant l'ensemble des juridictions à la chancellerie ainsi que l'introduction des nouvelles technologies de l'information et de la communication. Ce projet ne profite pas uniquement au ministère de la Justice, mais également au Conseil supérieur de la magistrature ainsi qu'aux juges, procureurs et auxiliaires de justice.