Opinion L'application de l'accord avec l'UE aura des répercussions positives sur les droits de l'Homme et l'économie nationale, a estimé Lucio Guerrato. «Avec ces accords, on aura une vision commune», a affirmé Lucio Guerrato, ambassadeur de l'Union européenne lors d'une conférence animée hier au siège des cadres de la Finance et de la comptabilité. La rencontre, qui s'est déroulée autour du thème «Les accords Algérie-Union européenne et leurs répercussions sur les droits de l'Homme et la transparence économique», a été l'occasion pour l'ambassadeur de l'Union d'expliquer sa vision de la question. «L'accord en question, a estimé M. Guerrato, mentionne l'importance des droits de l?Homme». Il citera à cet effet l'article 2 de la convention qui insiste sur le «respect des principes démocratiques et des droits fondamentaux de l'Homme, tels qu'énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l'Homme». Le titre V111 définit la coopération dans le domaine de la justice et des affaires. Ainsi dans l'article 82 il est «mentionné, selon l'ambassadeur, le renforcement des institutions dans les domaines de l'application du droit et le fonctionnement de la justice» condition pour «la consolidation d'un Etat de droit» estime l'ambassadeur. La signature de l'accord ne signifie rien, s'il n'est pas appliqué, estime M. Guerrato, qui dira qu'une telle application engendrera des effets positifs non seulement sur l'évolution des droits de l'homme, mais aussi sur l'environnement économique algérien et ce «en demandant des adaptations obligatoires pour la législation algérienne» et en faisant «évoluer le droit d'affaire algérien vers les normes communautaires», explique le diplomate. Tenir le même langage juridique et économique est l'objectif que doivent atteindre les deux communautés appelées à travailler ensemble. M. Guerrato cite le long processus de la construction de l'Union avec ses multiples contraintes et de profondes réformes qui ont abouti à des normes juridiques européennes compatibles. «L'espace euroméditerranéen est d'abord un espace juridique», martèle l'ambassadeur qui souhaite une volonté politique pour concrétiser cet accord. Le deuxième volet abordé par le conférencier concerne la transparence dans le domaine économique. «Un marché ne peut fonctionner normalement en l'absence de règles claires», dira M. Guerrato, en précisant qu'il existe une volonté politique pour changer la situation. Les participants ont soulevé de nombreuses questions, notamment la corruption dans les milieux d'affaires, ce à quoi l'ambassadeur répondra diplomatiquement : «La corruption n'est pas l'affaire des Européens...».