L'Intersyndicale des professionnels de santé publique appelle à un rassemblement le 3 mai près du ministère de la Santé pour défendre sa plateforme de revendications. Il accuse et n'hésite pas à fermer les portes du dialogue. Djamel Ould Abbès, ministre de la Santé, n'a pas manqué de s'en prendre au Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSSP), plus d'une semaine après le début de sa grève illimitée. «La grève a été décrétée illégale par la justice, en raison de l'expiration du mandat de l'organisation syndicale le 13 mars dernier, et le débrayage n'a enregistré que 4% de taux de suivi», a-t-il asséné il y a quelques jours, avant de leur refuser l'accès au ministère de la Santé. Le SNPSSP n'a pas tardé à réagir à cette attaque en organisant un rassemblement dans la matinée d'hier en face du siège du ministère pour dénoncer «les fausses déclarations et les intimidations grotesques» du premier responsable du secteur. Au 9e jour de grève illimitée des praticiens spécialistes, le ton monte et le bras de fer se durcit. «Nous avons été empêchés d'entrer au ministère de la Santé, ce qui n'avait jamais été fait auparavant. Le ministre de la Santé transgresse toutes les limites dans sa logique d'entrave à l'exercice syndicale», s'insurge le Dr Yousfi, président du SNPSSP, avant de répondre point par point aux accusations proférées par le ministre à l'encontre de son organisation syndicale. Il affirme que les déclarations du ministre sont fausses et infondées, étant donné que toutes les instances du syndicat ont toujours été renouvelées à temps et qu'il bénéficie d'un délai de six mois, tel que le prévoit la loi, pour organiser son congrès. La guerre des mots, en attendant le dialogue «Le ministre, qui est également président de l'Union médicale algérienne (UMA) n'a pas renouvelé ses instances depuis 15 ans, il est très mal placé pour donner des leçons sur ce registre», déplore le Dr Yousfi. Et d'ajouter : «Il devrait occuper son énergie à tenir ses engagements et à régler les problèmes qui bloquent le secteur de la santé au lieu de tenter de casser les syndicalistes représentatifs de milliers de praticiens de santé publique.» La guerre des mots, en attendant le dialogue. La situation, déjà tendue entre les deux partie, est accentuée par l'appel à la protestation lancé par plusieurs autres syndicats du secteur, notamment l'intersyndicale des professionnels de santé publique qui a prévu un autre rassemblement le 3 mai près du ministère de la Santé pour unir plusieurs forces syndicales du secteur. Depuis le début de la grève illimitée le 22 avril, les mêmes revendications sont mises en avant par les différentes organisations syndicales du secteur. Les blouses blanches réclament une meilleure prise en charge du malade et demandent également l'amendement des statuts, la révision du régime indemnitaire spécifique et la promulgation du régime global, mais aussi et surtout le respect des libertés syndicales.