Bâtir des relations bilatérales loin de la surenchère mémorielle». Tel est le message qu'ont voulu transmettre le Parti socialiste français (PS) et son candidat à la présidentielle, François Hollande, à travers la délégation dépêchée, lundi dernier, à Alger. «Nous sommes porteurs d'un message de François Hollande aux Algériens. Un message d'amitié, mais aussi du changement qui est le slogan de notre candidat. On est aujourd'hui une génération qui considère qu'il faut tourner la page et installer la relation entre la France et l'Algérie au niveau qu'elle mérite, pas simplement pour des raisons historiques, mais aussi au regard du poids politique, économique, démographique et de l'influence de l'Algérie», a affirmé le porte-parole du PS, Benoît Hamon, lors d'une conférence de presse animée, lundi dernier à Alger, en compagnie de Bariza Khiari et Pouria Amirshahi. Le porte-parole du PS révèle les grandes lignes du projet de François Hollande et sa conception des relations bilatérales algéro-françaises. Des relations qui évoluent, depuis notamment l'année 2005, en dents de scie. Pour Benoît Hamon, François Hollande, s'il est élu le 6 mai, souhaite «refonder ses relations sur de nouvelles bases, loin de la surenchère mémorielle». «Nous pensons qu'il est nécessaire de passer des ponts et des passerelles à tous les niveaux. Ces passerelles relèvent d'abord des domaines d'intérêt immédiat pour nos deux pays, dont évidemment les échanges économiques et commerciaux. Cela nécessite aussi des facilités de circulation et d'étendre la coopération aux domaines culturels», indique-t-il, évoquant la possibilité de faire bénéficier aussi les étudiants algériens et ceux du Maghreb du projet Erasmus. «Nous avons envie que cette relation se noue et que la page de la diplomatie parallèle de M. Guéant et de M. Sarkozy soit tournée définitivement. M. Sarkozy a fait de la question de l'islam, une question obsessionnelle qui est devenue un sujet prioritaire dans le débat politique du côté de la droite. Il agite à tout moment le chiffon rouge de communautarisme», déplore-t-il. Le Parti socialiste développe, dit-il, une politique contraire à celle de la droite et le projet concernant le vote des étrangers constitue «un solide moyen d'intégration». S'agissant de la question du passé colonial français, Benoît Hamon précise que «la reconnaissance sonne comme une évidence pour celles et ceux qui appartiennent au PS». «Loi de 2005 est un contresens historique. Il n'y aura pas de surenchère mémorielle. Il faut regarder vers l'avenir», plaide-t-il, proposons l'ouverture des archives, de part et d'autre, aux historiens pour pouvoir traiter cette question. Outre ce message, la délégation du PS est venue également en Algérie pour mener une double campagne : pour le deuxième tour de la présidentielle et les législatives françaises de juin prochain. «Nous sommes ici aussi pour faire campagne auprès de la communauté française présente en Algérie, pour essayer de confirmer le bon résultat du premier tour et tenter de réaliser un meilleur score au deuxième tour», ajoute-t-il.