Programmée pour le 17 février dans un premier temps, l'entrée en production du gisement offshore de pétrole de Chinguetti en Mauritanie devrait avoir lieu avant la fin du mois, selon les deux principales compagnies partenaires. Lies Sahar Selon la compagnie australienne Woodside, l'entrée en production du gisement se ferait à la fin février. Tandis que la Société mauritanienne des hydrocarbures considère que la date du 20 février est la mieux indiquée avec une incertitude de deux à trois jours. A propos du début des exportations, la compagnie mauritanienne a avancé la mi-mars comme étant la période qui verra le début des opérations. Avec l'entrée en production de ce gisement, la Mauritanie intégrer le club des pays pétroliers. Elle sera pays producteur et exportateur en même temps. La Mauritanie vise l'exportation de plus 18 millions de barils en 2006, selon son ministre du Pétrole Mohamed Ali Ould Sidi Mohamed qui s'exprimait, au début de l'année, dans une conférence de presse tenue à Nouakchott. 60% des recettes générées par ces exportations iront au financement des charges, tandis que les 40% restants seront partagés entre l'Etat à hauteur de 35% et les membres du consortium pétrolier qui exploite le gisement (5%). Toutefois, ce début prometteur pour la Mauritanie intervient dans un contexte de contentieux qui oppose le nouveau gouvernement à la compagnie australienne Woodside. En janvier, les autorités ont dénoncé des avenants signés entre Woodside et le gouvernement de l'ancien Président Maaouiya Ould Taya, renversé le 3 août 2005, représenté par l'ancien ministre du Pétrole, M. Ould Hmeida. Ce dernier avait été arrêté, le 16 janvier 2005, par le Commissariat chargé de la lutte contre la criminalité économique qui, selon un rapport, a relevé des irrégularités dans un avenant signé par M. Ould Hmeida. Selon le rapport, l'avenant diminue la part de l'Etat dans le contrat de partage de production signé auparavant, réduit les impôts et met fin aux garanties bancaires. Le ministre incriminé a été inculpé, le 23 janvier, de « crimes graves qui portent atteinte aux intérêts économiques essentiels du pays », selon le communiqué officiel du procureur de la République au tribunal de Nouakchott. Le procureur reproche aussi à l'ancien ministre « les crimes et délits de faux, usage de faux en écriture publique et authentique et de corruption ». Malgré ce contentieux, le début des opérations n'a pas été remis en cause des deux côtés. Woodside avait annoncé que le différend qui l'opposait aux autorités mauritaniennes n'aurait pas d'incidence sur le programme de développement du gisement pétrolier. Affichant sa bonne foi, la compagnie australienne a indiqué, début février, que les avenants négociés avec l'ancien ministre et signés ensuite avaient été approuvés par le gouvernement et le Parlement sous l'ancien régime. Le contentieux porterait sur quatre avenants au total. Après la dénonciation de ces avenants, la compagnie australienne dispose de trois mois pour répondre aux autorités avant que le gouvernement ne puisse saisir le Tribunal international d'arbitrage.