Les femmes continuent à être la cible de violences multiples en Algérie. Durant l'année 2005, sur 6808 victimes de violences multiples recensées par les services de la Gendarmerie nationale, 1001 sont des femmes, dont 376 ont subi des coups et blessures avec arme blanche, 168 ont été battues par leurs enfants et 22 autres par leurs époux. Cette violence apparaît sous plusieurs formes. Les violences physiques viennent en première position avec 81 cas, sur les 583 constatés. Elles sont suivies des agressions sexuelles avec 47 cas, sur les 90 enregistrés. Les violences morales occupent la dernière position avec 8 cas, sur les 59 affaires traitées par la gendarmerie. Sur les 200 meurtres constatés, 25 des victimes sont des femmes, et sur les 215 menaces avec arme blanche, 32 ont été subies par des femmes. Dans la liste rendue publique par la Gendarmerie nationale, les femmes ont fait l'objet d'un cas d'empoisonnement, de 17 cas d'enlèvement sur 29, de 16 cas de tentative de meurtre sur 182, de 15 cas de menace d'attentat sur 65, de 10 cas de menace avec arme à feu sur 163, de 10 cas d'enlèvement avec violence, de 8 cas de menace avec arme à feu sur 56 cas. Les mêmes services ont constaté que les femmes sont plus sujettes aux violences sexuelles, puisqu'elles représentent 463 cas et les hommes 398 cas. Les viols (ou tentatives) sont les plus répandus avec 118 cas pour les femmes et 15 pour les hommes. La catégorie d'âge la plus touchée est celle des moins de 18-29 ans avec 79 cas, suivie des 29-40 avec 22 cas, puis les moins de 18 ans avec 20 cas. Durant la même période, 107 filles mineures et 14 garçons du même âge ont fait l'objet de viol (ou de tentative). Elles sont également plus touchées par les actes d'inceste, puisqu'elles représentent 14 des 18 victimes recensées, parmi lesquelles 7 sont des mineures. Sur les 12 cas d'inceste entre parents (en ligne descendante ou ascendante), 14 des victimes sont des filles, dont 7 mineurs. Par ailleurs, sur le volet lié à la délinquance juvénile, la Sûreté nationale a annoncé, durant l'année 2005, 11 302 mineurs, dont 272 filles, impliqués dans divers délits. Soit une augmentation de 4% par rapport à l'année 2004 où 10 965 délits de mineurs ont été enregistrés. Sur les 11 302 mineurs arrêtés, 1339 ont été traduits en justice et emprisonnés alors que 8 214 ont été mis en liberté provisoire, 615 placés dans des centres spécialisés et 1134 libérés. Le vol vient en tête des délits commis, avec 4739 mineurs impliqués, suivi des agressions contre les personnes impliquant 2728 mineurs dont 7 ont été arrêtés pour agression ayant entraîné la mort, 124 pour des actes de violence contre des proches et 25 pour meurtre avec préméditation. En outre, 665 mineurs ont été arrêtés pour violation de bien d'autrui, 407 pour atteinte et agression contre les familles, 301 pour possession de drogues et de produits toxiques et 324 autres pour constitution de bandes de malfaiteurs. La capitale vient en tête de cette criminalité juvénile avec 947 mineurs impliqués dans divers délits, suivie de Batna avec 553, Annaba avec 495 et Oran avec 424. Cette situation appelle une prise en charge urgente de la violence à l'égard des femmes et de la délinquance juvénile.