Fernand Pouillon, né en 1912 et mort en 1986, aurait 100 ans. Au béton, il préfère la pierre, l'acier, le verre, le bois et même la céramique. Il fait appel à l'artisanat local, se sert de matériaux durables, fait attention à la manière de vivre des habitants, à l'insertion dans le paysage, au vieillissement de ses constructions. Et pourtant, il construit de plus en plus vite : à Aix-en-Provence, il entreprend un programme de 200 logements en 200 jours pour 200 millions. Utilisant la pierre et des plans économiques mais de qualité, il gagne son pari. En 1953, il renouvelle la performance, à Alger, sur les ensembles de Diar Essaâda (800 logements) et Diar El Mahçoul (1800 logements), réalisés en 365 jours dans un parfait respect du style architectural local et surtout de la notion d'espace urbain. A Alger suivra l'ensemble Climat-de-France situé au-dessus de Bab El Oued. L'Algérie va lui faire appel pour lui confier des infrastructures liées surtout au tourisme. L'idylle avec le gouvernement algérien va durer jusqu'en 1984. Du temps de Houari Boumediène, Fernand Pouillon réalise plus de quarante hôtels (Sidi Fredj, Tipasa, Biskra, Ghardaïa...).