Trois ans après le discours du chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, relatif à l'effacement des dettes des agriculteurs, l'application des directives de ce discours officiel pose toujours problème. Ainsi, une centaine d'éleveurs de vaches laitières, ayant concrétisé leur projet via les dispositifs Ansej et Cnan, entre autres, et disposant de la carte de Fellah, demeurent exclus de cette mesure. Pourtant, la décision d'effacer leurs dettes est entrée en application le 28 février 2009, jour où le président de la République l'a décidée à partir de Biskra, à l'occasion de l'ouverture de la conférence nationale sur le renouveau de l'économie agricole et le renouveau rural. «L'Etat a décidé d'effacer vos dettes, toutes vos dettes qui s'élèvent à 41 milliards de dinars», a insisté, à l'époque, le premier magistrat du pays à l'adresse de tous les agriculteurs algériens sans évoquer une quelconque exception. «C'est le Trésor public qui rachètera le montant de cette dette. Cela entre dans le cadre de l'encouragement de notre agriculture, afin que celle-ci soit plus moderne et productive», a-t-il lancé. L'annonce a été agréablement accueillie par les éleveurs de bovins laitiers qui vivent dans des conditions chaotiques. Toutefois, la commission, qui a été installée par la suite, avait écarté, de cette mesure, les agriculteurs et les éleveurs activant dans le cadre de la Cnac et l'Ansej. A ce jour, ils continuent de recevoir des mises en demeure pour rembourser les crédits contractés et les intérêts qui ne cessent d'évoluer, sous peine de poursuites judiciaires. «Et pourtant, et au lendemain du discours du Président, des banquiers de la BADR nous ont rassurés qu'on était concernés par l'effacement. Quelque temps après, cette banque demande son argent et les intérêts. Pourquoi cette flagrante contradiction ?», s'interroge un groupe d'éleveurs de vaches laitières à Blida.