Les agriculteurs contestataires de Tizi Ouzou ont mis fin à la grève de la faim qu'ils ont enclenchée depuis le 13 novembre dernier. Réclamant l'effacement des dettes qu'ils ont contractées dans le cadre du dispositif ANSEJ, eu égard à leur incapacité d'honorer les remboursements, ces dizaines d'agriculteurs et d'éleveurs ont arrêté leur protestation à la fin de la semaine dernière, après avoir obtenu un sursis des banques créancières. Selon M. Moula, un des agriculteurs grévistes, « la direction régionale de la BADR a accepté de geler toutes les poursuites engagées à notre encontre jusqu'au mois de mai 2006, chose qui mettra fin donc aux ordres de saisie et les pressions qu'exercent les huissiers de justice quotidiennement sur les agriculteurs ». Cette période de grâce de six mois, précisera-t-il, « permettra aux agriculteurs d'étudier avec les autorités concernées les moyens adéquats d'aboutir au règlement définitif de cette situation ». Au chapitre des actions à mener en vue de trouver une issue à leur probléme, M. Moula a fait état de démarches auprès des responsables de l'ANSEJ, du ministère de l'agriculture et des banques créancières. L'ANSEJ, pour sa part, par le biais de son antenne de Tizi Ouzou, dont les responsables locaux ont rencontré les grévistes, a promis à ces professionnels de l'agriculture d'étudier leur cas. Pour rappel, l'agence de soutien à l'emploi des jeunes a envoyé plusieurs mises en demeure aux jeunes investisseurs dans le secteur de l'agriculture les exhortant à « régulariser leur situation faute de quoi il sera procédé à l'annulation des avantages notifiés y compris le retrait du prêt accordé ». Le problème de ces jeunes agriculteurs, faut-il le préciser, remonte à 2000, lorsqu'un décret présidentiel a été promulgué pour l'effacement des dettes agricoles. Des dizaines d'éleveurs de Tizi Ouzou ont été exclus de ces mesures d'effacement malgré les difficultés qu'ils ont affrontées ces dernières années.