Une situation d'anarchie intolérable est vécue au quotidien par les Constantinois au niveau des services de l'état civil des secteurs urbains. La bureaucratie y règne toujours malgré les opérations de modernisation et d'informatisation lancées il y plus d'une année, et en dépit des directives données par les responsables de la wilaya pour une amélioration du service public, avec la programmation de formations et autres stages de perfectionnement au profit du personnel. En réalité, les services dans les différents secteurs urbains sont loin de répondre aux attentes des citoyens, notamment en matière d'accueil. Selon des personnes rencontrées au niveau de l'état civil du secteur urbain Sidi Rached, les mauvaises conditions de travail font monter la pression dans les guichets. «Des services installés depuis des mois dans un parking aménagé en administration publique qui accueillent chaque jour un nombre très élevé de visiteurs dans des conditions misérables», relèvent-elles. Pour rappel, deux opérations d'amélioration extérieure et intérieure ont été entamées il y a plus de sept mois au niveau des secteurs Sidi Rached et Sidi Mabrouk; suite à ces travaux, les services ont été déplacés vers d'autres lieux. Cette réhabilitation connaîtra un retard important, ce qui fera à maintes reprises prolonger les délais d'achèvement. D'autre part, les citoyens dénoncent la qualité du service accompli par les agents de l'état civil. «Il faut avoir une bonne connaissance avec les employés pour espérer bénéficier d'un service convenable», a déclaré un jeune homme rencontré sur les lieux. L'état civil du secteur urbain de Ziadia n'est pas en reste. Là aussi, c'est l'insatisfaction. Des citoyens nous ont fait part de leur mécontentement. De notre côté, nous avons remarqué des files interminables devant les guichets. Des gens attendent longtemps, dans une anarchie indescriptible, pour se faire délivrer l'extrait de l'acte de naissance n° 12; c'est particulièrement pénible pour les personnes âgées. «Chaque jour c'est le même calvaire; il faut faire la chaîne et perdre un temps précieux; pour retirer un simple document administratif, il faut patienter des heures ou avoir un proche parmi le personnel», dénoncent des citoyens, qui se disent fatigués de la station debout. «C'est la troisième fois que je réclame la rectification d'une erreur dans mon nom, sans résultat; tout ce que l'agent trouve à me dire, c'est: El Hadja tu nous déranges, il faut patienter», se plaint une vieille dame. En plus de ces désagréments, l'indisponibilité des imprimés officiels au niveau des services d'état civil oblige les citoyens à aller les chercher à l'extérieur, moyennant une somme d'argent. «C'est une honte que nous soyons contraints d'acheter les formulaires administratifs chez un kiosque ou une papeterie à proximité du siège de l'état civil», déplore-t-on encore.