Maintenant que la parenthèse des élections législatives 2012 est fermée et les résultats connus, la contestation reprend ses droits à Ouargla. De nombreux jeunes sans emploi se sont rassemblés, dans la journée d'hier, devant l'entrée principale de la direction régionale de l'Agence nationale de l'emploi ( ANEM) où ils ont observé un sit-in, bloquant ainsi l'accès des véhicules par cette voie. Le grand boulevard Rouabah Abderahmane a été fermé à la circulation à l'aide d'amas de pierres et autres objets hétéroclites. Aux abords du collège Sid Rouhou, mitoyen du siège de l'ANEM, des renforts de police sont déployés dès 9h, alors qu'un commissaire police, en pourparlers avec les contestataires, tente de calmer les esprits. «Il (le directeur de l'ANEM, ndlr) viendra, je vous promets qu'il sera là avant midi», ne cesse-t-il de répéter, tout en exhortant les protestataires d'évacuer le poste de police de l'ANEM, occupé par une dizaine de sans-emploi surchauffés. Le téléphone collé à l'oreille, le commissaire de police insiste auprès du directeur régional de l'ANEM pour qu'il vienne le plus rapidement possible afficher la liste des bénéficiaires des postes de travail avalisée par l'Entreprise nationale des travaux aux puits (ENTP) et que tout le monde attend. Une liste comprenant une soixantaine de noms, disent les uns, 160 avancent d'autres. Des chômeurs venus des différents quartiers de Beni Thour, M'khadma, Sokra et Rouissat espèrent figurer sur la fameuse liste. «Nous exigeons l'affichage de la liste pour vérifier si les critères de sélection ont été scrupuleusement respectés», explique Issa, 32 ans, qui craint de voir des postulants nullement inscrits au fichier de l'ANEM accéder aux postes d'emploi de l'ENTP. «Il n'est pas rare que des personnes se fassent délivrer de fausses attestations de résidence et de faux diplômes pour accéder aux bases pétrolières du sud avec tous les avantages que cela procure», dit-il, tout en guettant le moindre mouvement de foule devant l'entrée de l'ANEM. Mais les portes de l'agence régionale de l'emploi demeuraient closes, accentuant, de ce fait, la frustration des jeunes agglutinés tout autour. Jusqu'en début d'après-midi, le tant attendu directeur de l'ANEM n'avait toujours pas donné signe de vie. Pour la circonstance, de simples agents, débordés, sont contraints d'endosser la lourde charge de ressasser des promesses déjà entendues. «Patientez, la liste va être affichée», «Le directeur est en réunion et il sera là d'un moment à l'autre», lançaient-ils à l'adresse de dizaines de jeunes accablés par un soleil de plomb. Rappelons que les quelques offres d'emploi, lancées récemment par ENTP, ne cessent de provoquer des remous au sein d'une large frange de la grande famille des chômeurs ouarglis. A Haoudh Benkahla (45 km à l'ouest de la ville de Ouargla), une dizaine de jeunes chômeurs observent un sit-in depuis plus d'un mois et demi devant la plate-forme de forage TP 184, appartenant à l'ENTP. Eux aussi dénoncent le mode de recrutement employé par les responsables de cette société pétrolière et espèrent faire partie des futurs titulaires des postes d'emploi que devait justement rendre publics hier l'ANEM.