Les sans-emploi de Hassid Messaoud reprennent de plus belle leur mouvement de protestation ces derniers jours. Une trentaine de jeunes bloquent les ronds-points se trouvant à proximité de la base de vie de l'Entreprise nationale des travaux aux puits (ENTP) et la gendarmerie ainsi que celui de la sortie de la ville. Le même scénario que celui réitéré régulièrement depuis plus de deux ans où des rassemblements de jeunes devant le siège du bureau de main- d'œuvre tout proche de ces institutions étatiques sont organisés. Une ébullition, puis une réaction en chaîne se traduisant généralement par un mouvement de plusieurs jeunes bloquant surtout le siège et la base de vie de l'ENTP ainsi que le rond-point de la sortie de la ville de Hassi Messaoud sur l'axe Ouargla. Il s'agirait vraisemblablement d'offres de travail destinées uniquement aux communes de Ouargla et Touggourt et qui n'auraient pas profité aux chômeurs de la commune de Hassi Messaoud. Les éclaircissements apportés hier par le directeur de l'ANEM à Ouargla n'ont pas du tout apaisé la colère des jeunes de Hassi Messaoud, c'est normal, puisque ce dernier s'est contenté de leur dire qu'il n'était pas informé de ce fâcheux incident. Des arguments politiques ont carrément été évoqués par les jeunes qui se sont déplacés à Ouargla, croyant tirer au clair cette affaire se voyant de nouveau lésés dans leur droit à un quota des offres alléchantes qui sont actuellement proposées par les entreprises pétrolières et qui n'arrivent jamais à leur portée. D'où cette irritation qui les a poussés à bloquer l'accès aux bases de vie des entreprises avoisinantes ainsi que l'axe Hassi Messaoud-Ouargla. C'est ainsi que la vie des travailleurs, surtout ceux de l'ENTP est perturbée depuis près d'une semaine. Ils sont obligés d'emprunter des raccourcis et des détours pour sortir de la base de vie où pour atteindre le siège de l'entreprise, l'autre alternative étant de rester prisonniers dans leur bureau. Certains employés n'arrivent pas à intégrer les bases de travail vu que ces entreprises ferment leurs accès principaux de peur d'être prises d'assaut. Même dans cette situation, les pétroliers restent solidaires des chômeurs dont ils comprennent parfaitement la détresse et ne se sentent nullement gênés par cette situation qui perturbe leurs déplacements et leur vie professionnelle. Même les usagers de l'axe entre Ouargla et Hassi Messaoud ne sont pas épargnés, ils sont souvent bloqués à l'entrée de Hassi Messaoud, aucun véhicule n'y échappe et personne ne passe. Dans le cas où l'on veut forcer le barrage des manifestants, ces derniers vont même jusqu'aux jets de pierres pour dissuader ceux qui peuvent être tentés de les contrarier. Rien n'augure d'un dénouement imminent, les jeunes chômeurs campent sur leur position.