Le stade En Nasr de Béchar abrite depuis hier, et ce, jusqu'au 24 mai, les soirées du 6e Festival de la musique diwane. Béchar De notre envoyé spécial Une vingtaine de groupes prennent part à ce festival, organisé sous forme de concours. Il s'agit, entre autres, de Ahl Gnawa de Relizane, Diwane Gnawa de Blida, Himayat Al Tourath de Nâama, Es Sed de Kenadsa, Diwane Sidi Blel de Tindouf, Maxyes de Béjaïa, El Ferda de Béchar, Diwane Bahdja d'Alger, Gnawa de Constantine et Merzoug de Biskra. L'ancien ministre et ancien ambassadeur Lahcen Moussaoui préside le jury qui va choisir les meilleurs groupes. «Nous avons tiré un petit bilan des cinq précédentes éditions, introduit des retouches à notre façon d'organiser et limité à dix le nombre de groupes qui participent au concours pour une meilleure maîtrise. Le festival est également un moment de fête. D'où l'organisation d'une parade en ville. Nous voulons lui donner une plus grande envergure en invitant des groupes de renom», a expliqué Hocine Zaïdi, commissaire du festival, hier, lors d'une conférence de presse à la maison de la culture de Béchar. Cette année, la troupe marocaine Lemchaheb est l'invitée d'honneur. «Lemchaheb, dans son répertoire, s'inspire beaucoup de la musique diwane et de la musique maghrébine», a appuyé Hocine Zaïdi. Salaheddine Kousra, leader de Lemchaheb, présent lors de la conférence de presse, a estimé que Béchar est l'accès à ce groupe de style ghiwani en Algérie. «Lemchaheb, Jil Jilala et Nass El Ghiwan sont des groupes maghrébins. Leurs chansons sont connues. Le public a appris nos paroles (…) Nous avons fait la contestation. Nous avons pu dire ce que nous voulons à notre manière, transmis notre message», a déclaré Salaheddine Kousra en rendant hommage au compositeur algéro-marocain Chérif Lemrani (qui a vécu à Oran). Hocine Zaïdi a regretté la faiblesse du sponsoring et relevé que seul l'Etat continue de financer les activités culturelles dans le pays. En marge du festival, des master class de musique seront organisés avec des enfants de Ouakda, localité située à 8 km au nord de Béchar. Des ateliers vont aboutir à un projet musical qui sera présenté au public lors de la cérémonie de clôture, jeudi 24 mai au soir. La nouveauté du festival est la projection de trois films documentaires : Tagnawittude de Rahma Benhamou El Madani, Rites du Diwane à Béchar de Larbi Lakehal et Les femmes dans le diwane, une spécificité algérienne, de Abdelhalim Miloud Araou. Des débats sont également prévus à la maison de la culture, animés par des universitaires et chercheurs dont Sidi Mohamed Belkhadem, Azzedine Benyacoub et Abderrahmane Meziane.