Rendez-vous - Véritable compétition nationale, le Festival national de la musique diwan promet, dans sa prochaine édition, d'être riche en surprises. La 6e édition du Festival national de la musique diwan se tiendra du 18 au 24 mai à Béchar. Elle est placée sous le thème «Le diwan, art et tradition culturelle», un slogan qui coïncide avec la célébration du mois du Patrimoine et qui «propose aux chercheurs et universitaires invités, tout en approfondissant leur réflexion sur cette tradition ancestrale héritée de nos racines africaines, de débattre du patrimoine immatériel, notamment les aspects liés à la méthodologie de sa conservation». Cette présente édition constitue, selon les organisateurs, «une véritable opportunité pour les artistes», car elle permet aux lauréats de se produire sur la scène du Festival international de la musique diwane, qui se déroulera l'été prochain à Alger. Cette année, dix troupes sont inscrites en compétition officielle. Le jury du festival sera composé de cinq spécialistes dont des musiciens et ce, en partenariat avec l'Institut national supérieur de musique (Insm). Cette 6e édition ne déroge pas à la formule d'organisation. Comme les éditions précédentes, ce prochain rendez-vous comportera deux volets : il y aura le côté artistique, à savoir les concerts, et l'aspect académique. Ce dernier s'articulera autour de conférences qui seront animées par des spécialistes et universitaires. Parmi les conférences retenues, on citera «Le rôle social du chant gnawa», «La musique diwane», «Les femmes artistes dans le diwane, une exception algérienne»… Pour sa 6e édition, et vu l'ampleur que le Festival est en train de prendre, les organisateurs décidé de donner à l'événement et ce, à titre exceptionnel, voire d'honneur, un cachet international. Il y aura donc des invités à notoriété mondiale. C'est ainsi que la première soirée verra la participation de la célèbre formation marocaine Lemchaheb. Celle-ci, fondée en 1975 à Casablanca, jouit d'une grande popularité dans son pays, mais aussi dans tout le Maghreb et même au niveau international. Reconnue, autant que Nass El-Ghiwane et Jil Jilala, pour son esprit de fusion, Lemchaheb est pionnière en matière de modernisation de la musique marocaine. Ayant introduit le gnawi dans leurs compositions, les cinq membres de Lemchaheb ont offert un répertoire comprenant de la musique amazighe, de la pop rock et populaire, tout en exposant des textes aux sujets épineux. Quant à la soirée de clôture, elle sera marquée par l'Orchestre national de Barbès, un ensemble qui n'est plus à présenter. Le passage de ces deux grosses pointures de la musique diwan ou gnawie – deux troupes d'exception – sera manifestement un grand événement. En marge du Festival, les organisateurs ont prévu la projection de plusieurs documentaires sur la culture et la tradition «tagnawite» : «Tagnawitude» de Rahma Elmadani, «Rites diwane à Béchar» de Larbi Lakehal et «Hasna El Bécharia» d'Abdelhalim Araou. Côté pratique, il y aura des master-class en direction des amateurs de musique diwan, et à l'issue de ces ateliers d'initiation, voire de création, un spectacle sera monté et présenté durant la première soirée de clôture. Force est de souligner l'originalité de ces ateliers. Ce cycle de master-class aura lieu dans une école publique de la région et ce, en vue de permettre aux enfants de s'initier au genre diwan et d'y prendre part. Notons aussi que, outre les trois prix traditionnellement décernés par le festival, un prix spécial du jury sera remis au meilleur joueur de guembri.