Les opérations de dotation en équipements médicaux de haute technologie des établissements de santé à travers le pays n'ont pas été accompagnées des ressources humaines spécialisées. En effet, tous les services de santé affichent un inquiétant et pressant besoin en matière de personnel paramédical. C'est le constat général de tous les responsables des établissements de la santé publique à travers le pays. Le service d'imagerie du CHU de Annaba en est un exemple édifiant. Composé de 5 unités, physiquement éclatées à travers les hôpitaux de Dorban, Sainte Thérèse, Ibn Rochd et Ibn Sina, ce service d'imagerie n'est pas exploité à la mesure de son plateau technique. Bien qu'il soit géré par 12 médecins spécialisés, dont 6 enseignants, 5 de la santé publique et un de haut statut magistral, ce service tourne avec seulement 7 agents paramédicaux par 24 heures, ce qui est de loin insuffisant par rapport à l'équipement existant et le nombre de malades à examiner. «Au CHU de Annaba, on ne se plaint pas du manque d'équipements, notamment de l'imagerie. Tous nos besoins ont été satisfaits par la direction générale. Cependant, cet important plateau technique est sous-exploité parce que le personnel manipulateur (paramédicaux) fait cruellement défaut, sachant que la moyenne de la prestation dans le service des urgences est de 300 clichés radiologiques assurés par seulement 2 agents/8h», se plaint le jeune professeur Boukadoum Nassim, chef de service imagerie au CHU Ibn Rochd Annaba. En 2011, abonde la même source, pas moins de 209 000 examens radiologiques ont été réalisés sur 160 000 patients. Durant la même période, la scannographie n'a pas chômé. Ainsi, 24 000 scanners et 20 000 échographie ont été réalisés par le même service d'imagerie. Des chiffres importants qui ont valu à ce dernier un nouveau programme pour 2012. Pourquoi ne forme-t-on pas assez de techniciens supérieurs de la santé selon les besoins des hôpitaux ? Selon le directeur de la santé de la wilaya de Annaba, le problème est en passe d'être réglé. «En remplacement de l'école de Annaba devenue Institut de formation de sages-femmes, une nouvelle école de formation du personnel paramédical, implantée à El Bouni sera réceptionnée à la fin de 2013. D'une capacité de 1000 postes pédagogiques, dont 300 internes, elle comblera tous les besoins des structures sanitaires de la région. Entre-temps, chaque hôpital est autorisé à assurer la formation de 20 agents techniques de santé (ATS). De par l'envergure du CHU de Annaba, ce dernier a eu l'aval pour former 120 ATS. C'est dire que dans 2 à 3 ans, il n'y aura plus de déficit en personnel spécialisé», rassure Dr Mastouri Moundji, le DSP de Annaba. Modernisation du service imagerie Pr Boukadoum annonce, par la même occasion, l'installation prochaine d'une nouvelle IRM de 64 coupes et quatre echodopplers de dernière génération. Outre ces équipements, deux autres tables radiologiques neuves, dont une numérique, renforceront le matériel existant pour une meilleure prise en charge des malades aux urgences médicales. Le choix du lieu est d'ores et déjà fixé. Pour le bien-être des malades et une rentabilité rationnelle, la nouvelle IRM multicoupes sera installée à l'enceinte du service des urgences. «Afin d'éviter aux malades polytraumatisés une pénible navette dans l'ambulance entre les services de l'imagerie et les urgences, nous avons décidé d'implanter la nouvelle IRM dans le service des urgences», explique le chef de service de l'imagerie. Pour remédier à la situation, le PR Boukadoum a annoncé que son service assure depuis 2011 la formation en résidanat spécialisée en radiologie. Sur un autre registre, la même source annonce l'installation prochaine d'un réseau d'imagerie appelé Picture Archiving and Communication System (PACS). «Ce système va permettre la connexion des 5 unités d'imagerie par un réseau Internet. Chaque service pourra consulter le background de ses malades sans se déplacer sur l'unité où il aurait effectué son examen. C'est un moyen très moderne qui permet également une économie conséquente en matière de consommables et la mise en place d'une base de données au service même de la formation», explique le Pr Boukadoum.