Alors que sa livraison était prévue pour juin 2013, le projet n'a atteint que 20% de réalisation. Le projet portant modernisation et électrification de la voie ferrée devant relier Thénia à Oued Aïssi (Tizi Ouzou) risque de ne pas être achevé dans les délais fixés pour le mois de juin 2013. Et pour cause, les travaux de réalisation avancent à pas de tortue. Les voyageurs de la région ne doivent donc pas espérer qu'ils peuvent rallier la capitale ou la ville des Genêts à bord des trains électriques dans un an. Doté d'une enveloppe de 60 milliards de DA, dont 17 pour l'étude, le projet est constitué de quatre tunnels ainsi que de neuf viaducs d'une longueur totale de 3 km. Le coup d'envoi a été décalé à maintes reprises. Il avait été annoncé pour janvier 2008, mais les travaux n'ont été entamés réellement qu'en mai 2010. Deux ans après, le taux d'avancement du projet n'a pas encore dépassé les 20%. Peut-on réaliser la partie restante en en un an ?Assurément non. Car l'expérience nous a démontré que la construction d'un ouvrage d'art en Algérie prend au moins dix ans. En effet, les quatre entreprises engagées, dont trois étrangères, font face à d'énormes contraintes sur le terrain. Les gares ferroviaires prévues le long de cette voie qui s'étire sur 64 km ne sont pas encore entamées. L'entreprise chargée de leur réalisation n'a pas encore installé ses équipements. Certains estiment qu'elle attend la pose des rails pour le faire. Mais le retard ne se limite pas à cela. Ainsi, les travaux de terrassement, confiés à l'entreprise algérienne ETRHB sont toujours au point mort au niveau de plusieurs points de l'itinéraire. Idem pour le tunnel de Thénia qui nécessite des travaux d'extension pour permettre le passage de deux trains électriques. Son extension est considérée comme l'un des points noirs de tout le projet, d'autant qu'elle est conditionnée par la délocalisation de la centrale téléphonique d'Algérie Télécoms. La mission aurait également été entravée par l'opposition exprimée par certains propriétaires terriens. Les deux autres tunnels sont, quant à eux, presque achevés. Il s'agit de ceux de Naciria (1500m) et Tadmaït (834 m), creusés par l'entreprise turque Özgün Construction. Les deux ouvrages avaient connu moult blocages à cause des grèves enclenchées par les employés de ladite firme et les lenteurs enregistrées par le maître de l'ouvrage (l'Ansrif), pour le versement des situations financières des travaux réalisés. En juin dernier, le ministre des Transports avait indiqué, lors de sa visite d'inspection sur les lieux, que la partie la plus difficile est presque achevée. Amar Tou a précisé que «le train devrait, une fois le projet mis en service, de circuler avec une vitesse de 160 km/h et assurer la liaison Alger -Tizi-Ouzou en 1h 10 avec arrêts et 55 mn sans arrêts». Un an plus tard, le projet n'a presque pas avancé d'un iota. Les viaducs prévus dans les localités précitées sont à l'arrêt depuis plus de 20 jours en raison de la grève menée par les employés de l'entreprise portugaise Teixeira Duarte pour réclamer la satisfaction de leurs revendications socio professionnelles. Qu'a fait le ministre pour débloquer la situation ? Rien ou presque. Aujourd'hui, ce sont les voyageurs des localités de l'Est de Boumerdès et de la wilaya de Tizi-Ouzou qui en sont pénalisés. Eux qui sont complètement isolés en matière de transport ferroviaires notamment après le glissement du terrain survenu à Naciria après les intempéries de février dernier. Si certains empruntent les trains assurant la ligne Thénia-Alger, d'autres voyagent toujours par bus avec les désagréments habituels.