D'après les derniers chiffres livrés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le nombre de décès imputés dans le monde aux maladies cardiovasculaires est estimé au jour d'aujourd'hui, à environ 17 millions dont 6 sont imputés à un accident vasculaire cérébral (AVC) et 7 millions à une cardiopathie coronarienne. Révélateurs de l'étendue du drame affectant au premier chef les pays émergents (l'Algérie en fait partie intégrante), ces chiffres sont livrés par le Pr. Roula lors de l'ouverture des 31èmes journées scientifiques du CHU de Constantine, une rencontre qui s'est tenue les 23 et 24 du mois en cours à la faculté de médecine, au Chalet des Pins. Médecin-chef au service de médecine interne du CHUC Benbadis et président du comité scientifique de cette rencontre plébiscitée par la communauté médicale constantinoise, le Pr. Roula rappelle les résultats d'une étude dite TAHINA. Diligentée en 2005 à l'échelle nationale, cette enquête vise, selon l'intervenant, à mettre en exergue les facteurs de risques cardiovasculaires constatés au niveau de la population enquêtée. Elle révèle que 24,58 % des patients inscrits dans ce canevas souffrent d'une hypertension artérielle (HTA), 12,29% sont affectés par l'une des deux formes du diabète, 55,90 % sont en surpoids et dans le tas 21,24 % sont carrément étiquetés obèses. Ce qui représente en soi, selon le Pr. Roula, un facteur important de risque cardiovasculaire. Intervenant dans ce même chapitre, le Dr Boussouf, épidémiologie au même CHU, abondera dans le même sens en soulignant à son tour l'importance des facteurs de risque cardiovasculaire. Se référant à une étude menée sur un échantillon de 1593 malades hospitalisés entre 2003 et 2007 au CHU de Batna, il communique un chiffre assez effrayant: 30 % des décès enregistrés à ce niveau et durant ce laps de temps seraient d'origine cardiovasculaire. Parmi les facteurs de risque relevés au terme de cette étude, le stress (la pathologie du 3ème millénaire, selon une idée largement admise dans les sphères médicales), s'impose avec 76,8 % comme le premier facteur de risque. Il est suivi de l'HTA créditée d'un taux de 47,6 %, du diabète (27%) et du cholestérol avec 17,1 %. Enquête qui conforte le stress dans sa pole position en tant que risque majeur, s'agissant de l'augmentation des maladies cardiovasculaires. Rappelons que, lors d'une rencontre récente organisée au CHU de Constantine, ce phénomène avait été mis en relief, notamment les effets pervers de la malvie et une précarité sociale qui ne dit pas toujours son nom. A ces deux vecteurs, vient s'ajouter un l'épuisement physique et moral occasionné par une charge de travail importante, elle-même aggravée par un harcèlement moral et sexuel sur lequel pèse malheureusement une omerta que les sociologues expliquent par un chômage exacerbé. Aussi longtemps que durera le laxisme des services concernés, les comportements abusifs ont malheureusement de beaux jours devant eux. A noter que la journée du 24 mai sera consacrée aux cancers colorectaux.