Dans le quartier où la victime a été agressée, une chaîne de l'espoir a entrepris de nettoyer et reboiser le jardin public, théâtre du crime. Avec les cœurs serrés, une foule nombreuse a écouté, hier, Amine Adouani, un représentant du groupe Graine d'espoir (facebook) prononcer un discours à la mémoire du jeune Ahmed Nour El Yakine Tammine, dit Midou, disparu tragiquement la semaine dernière. Dans ce quartier de Bouakal où Midou a été assassiné par la bêtise humaine, une chaîne de l'espoir a entrepris de nettoyer et de reboiser le jardin public, théâtre de la regrettable agression. En effet, fédérés dans l'initiative «Batna Verte», plus de 200 jeunes, parmi eux ceux du mouvement «Graine d'espoir», ont joint leurs efforts pour remettre d'aplomb ce jardin public, mais surtout pour dire halte à la violence qui ronge la société marquant de sa couleur rougeâtre les visages honteux et les sols souillés de sang. Après une minute de silence en la mémoire du disparu, les regards se sont tournés vers la tâche à accomplir. Tout le monde a participé, jeunes militants ou habitants du quartier, chacun y a mis du sien, tant était déplorable l'état des lieux. A titre d'exemple, la bouche d'AEP laissée à l'air libre cumule, depuis plus d'une année, saleté et détritus de tout genre, et fait office de poubelle publique. Lamia Ferroudji, initiatrice du mouvement «Batna Verte», explique que cette initiative était déjà programmée dans le plan d'action, mais que le mouvement a préféré commencer par ce quartier pour réaliser le rêve de Midou. «Il était un militant très actif au sein du groupe Graine d'espoir; nettoyer son quartier lui tenait vraiment à cœur», a souligné notre interlocutrice. Pour sa part, Toufik Dekhinet, directeur de l'environnement de la wilaya de Batna, déclare que sa direction est ouverte à toute collaboration avec les associations désirant de faire des actions de ce type. Il s'est aussi engagé à baptiser le jardin au nom du jeune Tammine. Notons que les moyens mis à disposition par la direction de l'environnement restent insuffisants, notamment l'eau destinée au lavage et l'arrosage qui a tardé à venir, forçant les riverains à l'acheter par leur propres moyens. Hélas, les énergies positives qui ont pris part à cette journée ont déploré aussi l'absence des services de la commune, des élus locaux et autres services de l'exécutif dont la présence aurait pu être utile. Par ailleurs, un jeune habitant du quartier a pris la parole en public et a dénoncé l'absence presque totale de la police, qui selon lui ne fait pas correctement son travail. «Le commissariat est à 200 m, mais ils ne se déplacent jamais, bien qu'ils soient au courant que cet endroit regorge la nuit de malfrats et de voyous», a-t-il déclaré. Mourir à 20 ans pour avoir croisé le regard d'une personne étrangère qui ignore tout de vous... Chacun de nous aurait pu être à la place du jeune Tammine et aurait pu être la victime. Ses amis ne veulent pas que sa disparition soit inutile. Il serait temps que le dernier battement d'aile de Midou engendre un mouvement qui servira bien-être et sécurité.