Faut-il faire un voyage à l'étranger, en Europe de préférence, pour se rendre compte au retour, du décalage énorme en matière de salubrité et de l'état écologique catastrophique de nos villes ? La réponse est oui pour le cas de la citoyenne Lamia Ferroudji. De retour d'un voyage en France, choquée par la couleur « jaunâtre » qui domine Batna et la disparition lente mais sûre de la verdure, la dame a décidé d'agir pour changer le paysage. «Ce qui m'a affectée le plus, c'est le nombre d'arbres qui ont été coupés dans mon quartier, et, aussi, l'incivisme des citoyens et leur indifférence», s'indigne-t-elle. Son action a commencé par un post sur Facebook, un coup de gueule en quelque sorte. Et vu les réactions nombreuses et plutôt positives, elle a décidé de créer un groupe qui en l'espace de 10 jours s'est multiplié pour atteindre plus de 1 000 membres. Le succès de l'initiative virtuelle a motivé le passage à l'action sur le terrain. Une cinquantaine de membres ont répondu à l'appel pour prendre part, jeudi passé, à une réunion tenue à la maison de la culture. Les participants ont débattu de la situation, et sur la base des points de vue convergents, ils se sont entendus pour créer deux commissions : l'une chargée de prendre contact avec les autorités, dans le but d'initier des actions conjointes, et l'autre chargée d'élaborer un plan d'action et un programme de reboisement dans certains quartiers de la ville. Le feed-back positif des autorités semble offrir des ailes à l'initiative qui s'appelle «Pour une Batna verte».