C'est tout un dispositif informel qui est en train de se mettre en place pour préparer le terrain au squat des plages. Les squatteurs de tout bord commencent à agir, bien avant le lancement officiel de la saison estivale, comme si rien ne pouvait les empêcher de s'accaparer ces espaces publics de détente. Sur les lieux, le commun des visiteurs de la célèbre Corniche est surpris de constater de visu que des signes, qui ne trompent pas, de cette occupation illégale, avertissent que la course au squat des plages est déjà lancée. L'opération de mise en concession des plages dans les communes côtières de la wilaya ne semble pas stopper le phénomène. Dans certaines communes, celle-ci a été infructueuse, ce qui laissera le champ libre à ces occupants illégaux pour gérer à leur profit les zones de baignade. «Regardez, ils commencent à s'offrir la plage, comme pour les trottoirs qu'ils ont occupés, on ne peut rien faire pour les dissuader», se lamente, impuissant, le maire d'une commune côtière. L'année passée, les estivants ont eu maille à partir avec des squatteurs au comportement répugnant, qui imposaient le paiement du droit d'accès aux plages. Le baigneur était également contraint de louer des parasols et des tentes et de payer pour prendre une douche ou utiliser les toilettes. Pour tout stationnement de son véhicule, il est sommé de mettre la main à la poche par des jeunes munis de gourdins, l'attitude menaçante. Le laxisme des uns et le laisser-faire des autres, -pour éviter, chuchote-on, tout débordement, comme cela s'est passé il y a quelques jours à Jijel, lors de l'immolation d'un jeune sur le trottoir-, a encouragé ce fléau. Après les trottoirs et les places publiques, gérés tels des espaces privés, les plages sont à leur tour annexées.