Après le squat des routes, des trottoirs et des espaces urbains, le tour est désormais aux plages d'être accaparées par des opportunistes. A Béni Bélaïd, une commune côtière de l'est de la wilaya de Jijel, les squatteurs des plages ont annoncé la couleur avec un dispositif de tentes et de parasols qu'ils ont mis en place pour délimiter leurs espaces. Tout au long des deux bandes côtières Est et Ouest, des jeunes ont installé ce dispositif et abordent les estivants, accédant à la plage, en leur proposant la location des tentes à 300 DA et des parasols à 150 DA. Celui qui refuse de louer ce matériel risque de ne pas trouver de place, car l'espace est déjà investi. Ces jeunes ont-ils été autorisés à agir ainsi ? Sont-ils libres de squatter les endroits qu'ils désirent ? Les baigneurs, quant à eux, sont invités à s'adapter à cette situation ou tout bonnement s'éclipser. Des toilettes à 15 DA, des douches à 50, le tout manquant d'hygiène, complètent la facture après le paiement de 50 DA au titre d'un droit d'accès au parking. Le comble est que ce phénomène est le même sur l'ensemble des plages de la corniche. Cette dernière, une merveille naturelle s'étendant sur plus de 120 km, n'arrive pas à offrir les commodités les plus simples à ses passionnés. Certaines plages sont mal nettoyées et manquent d'hygiène alors qu'une campagne a été menée tambour battant pour débarrasser les côtes les plus fréquentées des détritus qui les ont enlaidies. «Le manque d' infrastructures d'accueil n'est pas le seul facteur retardant le coup de fouet salvateur au tourisme balnéaire dans la région, il y a aussi certains comportements qui nuisent au bon déroulement de la saison estivale et perturbent le séjour des vacanciers», estiment des citoyens de la ville de Jijel.