Le Front national algérien (FNA) prépare son congrès qui «se tiendra le 21 juin prochain», a annoncé, hier à Alger, son président, Moussa Touati. Ce dernier considère comme «traîtres» les 9 députés du FNA qui se sont retirés du Front politique pour la sauvegarde de la démocratie (FPSD). Rappelons que le FPSD, composé de 16 partis de différentes idéologies, a été créé le 22 mai pour «dénoncer la fraude enregistrée lors du scrutin du 10 mai 2012». «Ces députés élus au nom du FNA ont trahi leurs principes et les valeurs du parti. Ils avaient pourtant signé une déclaration sur l'honneur en vue de respecter les décisions de la direction. Leur désengagement du FPSD est tout simplement synonyme de trahison. S'ils continuent de siéger à l'Assemblée populaire nationale (APN), je ne peux rien entreprendre», tente d'expliquer M. Touati. Intervenant lors d'une conférence de presse animée au siège de sa formation, Moussa Touati accuse «des éléments issus du Front de libération nationale (FLN) et du Rassemblement national démocratique (RND) de parasiter la maison FNA». «A la veille de chaque échéance électorale, des personnes sortent de l'ombre pour piloter un pseudo-redressement», a-t-il affirmé. Le président du FNA pense que «le régime veut mettre fin à l'esprit opposant du parti en créant des discordes et en orchestrant la fronde». Sur ce point, il estime que «les appels pour l'organisation d'un congrès extraordinaire ne sont pas fortuits». Et de poursuivre : «Malgré cela, nous arrivons à gérer le parti dans le calme. Le congrès ordinaire aura lieu le 21 juin prochain.» Cependant, le sort des députés frondeurs ne sera pas tranché encore ; le président du FNA écarte leur exclusion : «Une fois leur mandat terminé, nous en discuterons. Ils payeront cher leur forfait, comme ceux qui les ont précédés. Je suis un politicien, je ne peux pas à l'heure actuelle entrer en conflit direct avec eux. Raison pour laquelle je les appelle à la raison. Je leur dis que les portes du FNA restent ouvertes.» Par ailleurs, M. Touati a révélé le montant récolté en vue du financement de la dernière campagne électorale : «Sur 5,3 milliards de centimes, 2 milliards ont été dépensés.» Il juge d'«étonnante l'attitude de quelques candidats aux élections législatives». «Des personnes qui n'ont pas été élues nous demandent maintenant la restitution de leur argent», a-t-il ajouté. Il est à souligner que le FNA avait envoyé une note aux candidats désirant entrer en lice aux élections législatives pour le transfert sur le compte bancaire du parti de sommes allant de 100 à 500 millions de centimes pour être candidat. M. Touati doit comprendre aujourd'hui que le militantisme ne s'achète pas.