Des partis installent une Assemblée parallèle à l'APN Selon le FPSD, seuls leurs élus sont légitimes. Hier, 16 partis politiques ont mis en place, à Alger, une «Assemblée populaire» qui activera parallèlement à l'Assemblée populaire nationale (APN). Les initiateurs du Front politique pour la sauvegarde de la démocratie (FPSD) ont appelé les députés issus de leurs formations respectives à activer au sein de l'«Assemblée populaire» pour «défendre les intérêts du citoyen». Pour eux, «seule cette assemblée est légitime et représente le peuple algérien, tandis que l'APN renferme en son sein des députés élus grâce à la fraude». Les chefs des partis composant le FPSD, réunis au siège du Rassemblement patriotique républicain (RPR) à Bouchaoui (ouest d'Alger), disent représenter «trois millions d'Algériens». Le conglomérat enregistre l'arrivée d'une nouvelle formation, à savoir le Parti républicain progressiste (PRP) présidé par Driss Khedir. Le Front national des indépendants pour la concorde (FNIC) s'est retiré. Quant à Djil Djadid, il n'a donné aucune réponse malgré son accord de principe. Le président du Front pour la justice et le développement (FJD), Saad Abdallah Djaballah, affirme que «le théâtre électoral du 10 mai a été une nouvelle occasion de redistribuer les quotas». Pour lui, «la nomination de Tayeb Belaïz à la tête du Conseil constitutionnel confirme la thèse de la fraude». Cependant, Djaballah, chef de file et meneur du FPSD, attaque le Front des forces socialistes (FFS) : «Malgré tout le respect que j'éprouve pour le zaïm du FFS et les militants de ce parti, je pense que, malheureusement, la direction actuelle a accepté de s'enrôler dans le jeu du régime pour bénéficier de sièges.» Djaballah tire également sur le Parti des travailleurs (PT), qu'il accuse de «participation à la mascarade et d'avoir accepté la manipulation». Rappelons, toutefois, que Djaballah a lui aussi engagé son parti dans les élections législatives ; il a obtenu 8 sièges. Ceci dit, il est à rappeler que des cadres de son ancienne formation El Islah l'accusent d'entretenir «des liens étroits avec les services de renseignement». L'islamiste radical n'avance par ailleurs aucune preuve pour appuyer ses allégations, proférées sous l'effet de la déception. En effet, le patron du FJD n'arrêtait pas de prédire une victoire de son parti aux législatives. Djaballah accuse, sur un autre point, «le régime de privatiser l'Etat». Il juge que «le régime a acheté le silence des observateurs européens en contrepartie de marchés qui seront conclus dans le secteur du gaz». Dans la foulée, les intervenants à l'Assemblée parallèle ont tous mis en évidence «le caractère dictatorial du régime». Ils soulignent que «l'indépendance a été confisquée en 1962». Ils portent «le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, comme premier responsable de la fraude» constatée lors du dernier scrutin. Enfin, notons que les neufs députés du Front national algérien (FNA) se sont démarqués du président de leur formation par le biais d'un communiqué rendu public hier : «Les déclarations et les agissement du président du FNA ne nous concernent pas. Nous serons présents à l'APN», ont-ils souligné. Au même moment, Moussa Touati, le président du FNA, affirmait à Bouchaoui : «Nous continuerons à lutter pour rendre le pouvoir au peuple. Nos députés, ici présents, vous accompagneront sur cette voie.»