Intégré dans la commune de Bachedjarrah depuis plusieurs années, le quartier est cependant livré à l'abandon. Les représentants des habitants du quartier de l'Appreval se sont rapprochés de la rédaction pour dénoncer l'état de délaissement et d'isolement dans lequel ils se trouvent du fait du désintéressement de l'APC de Bachedjarrah, dont ils dépendent, pour leur localité. Un document, auquel une pétition a été jointe, dresse un constat alarmant de la situation globale du quartier. La requête sera, d'ailleurs, incessamment transmise aux autorités compétentes. Outre les atteintes à l'environnement, les premières précisions, fournies par les protestataires, laissent entendre que les élus locaux ignorent complètement cette partie de la commune. D'après Riadh L., le quartier est situé aux confins de la commune de Bachedjarrah et mitoyen avec celle de Kouba. «Avant, nous dépendions de la commune de Kouba. Notre situation n'était pas si déplorable. Mais après le dernier découpage, notre quartier a été intégré dans la commune de Bachedjarrah. Depuis, la situation n'a pas cessé de se dégrader pour atteindre un seuil très critique. Faute d'un ramassage régulier des ordures ménagères, nous subissons les affres de la saleté, pourtant nous sommes des contribuables au même titre que d'autres. En plus, à certains point de l'axe routier qui relie plusieurs communes, les bordures de trottoirs, les avaloirs ainsi que les panneaux de signalisation font défaut. La chaussée est aussi dans un état lamentable», a précisé Riadh. Selon lui, la localité ne dispose ni de poches foncières ni d'espaces verts. Le seul terrain qui a échappé à l'urbanisation a servi de lieu de détente et de jeux pour les enfants qui s'y rendaient accompagnés de leurs parents. Dernièrement, ce terrain a été affecté à une entreprise qui y a installé une centrale à béton. «Les habitants ne trouvent même pas un espace où se rencontrer. Les enfants n'ont pas de lieu propre à eux, aussi sont-ils privés de jeux. Certains endroits de la capitale disposent de parcs et de jardins publics, par contre, notre quartier est traversé par un oued où se déversent des eaux usées qui dégagent des odeurs fétides. Cette localité est-elle considérée par les pouvoirs publics comme seconde zone ? Alors, pourquoi cette ségrégation urbanistique, sachant que nous vivons dans la même capitale ?», a ajouté notre interlocuteur avec dépit. Dénonçant ces inégalités voulues par un urbanisme de deux poids, deux mesures, un autre voisin, cadre de son état, n'a pas hésité à comparer ces disparités à une «forme d'apartheid». Il enchaîne : «Nous n'avons rien vu venir. Notre quartier ne jouit ni d'un établissement de santé répondant aux normes ni d'un équipement collectif valable et encore moins de bacs à ordures. Il n'y a même pas de station de taxi alors qu'à cinquante mètres plus loin, les chauffeurs de taxi clandestins squattent une place et font leur loi. Concernant l'oued, les agents des services de l'hydraulique ont carrément cassé une partie d'une conduite principale située sous le pont pour éviter les inondations, qui pourraient avoir lieu après des averses. L'eau d'un égout se déverse à flots dans l'oued. Cela nous menace en permanence d'un danger sanitaire et cause beaucoup de torts aux riverains. Faudrait-il qu'il y ait une pandémie pour que les pouvoirs publics réagissent ? Avec les défaillances enregistrées dans les établissements de santé publique, notre situation est vraiment inquiétante».