La chose est connue : des cités voient le jour, mais sans les infrastructures adéquates, commerciales et autres culturelles. Les habitants de la cité Plaine Ouest, notamment ceux du quartier Safsaf, se disent excédés par les nuisances occasionnées au quotidien par les vendeurs ambulants de fruits et légumes qui squattent la voie publique - trottoirs et chaussées -, générant une anarchie indescriptible. Ils imposent leur diktat à tout le monde, y compris les usagers de la route. «La passivité des services de sécurité a de tout temps encouragé l'émergence de ce marché informel qui ne cesse, au fur et à mesure, de gagner du terrain. Les habitants qui se sentent abandonnés par les autorités locales cèdent devant le fait accompli, surtout que la menace de représailles est réelle», déplorent à l'unanimité les riverains de ce «souk». Pis encore, ce marché de fortune dégage des odeurs nauséabondes, avec leur corollaire la prolifération des moustiques et autres rongeur, ajoutant ainsi au marasme des habitants de la cité Safsaf. En plus de ces contraintes, le réseau d'éclairage de cette cité- laquelle n'est pas un cas isolé dans la ville de Annaba-, est dans un état de dégradation avancé, rendant de ce fait les lieux peu sécurisés pendant la nuit. Et pour cause, les vendeurs à charrettes, qui s'attardent le soir, raccordent illicitement leurs ampoules incandescentes aux poteaux d'éclairage public, et ce au nez et à la barbe des services de Sonelgaz. La broussaille envahissant tous les coins, les routes éventrées et les eaux vaseuses et putrides de l'oued viennent encore s'ajouter à tous ces désagréments. L'atmosphère de cette cité, l'une des plus importante de la wilaya, est devenue irrespirable. Les habitants appréhendent déjà les grandes pluies qui favorisent l'évolution des coléoptères et les relents fétides de l'oued. Par ailleurs, les trois marchés de proximité qui seront réalisés avant la fin de l'année en cours au niveau de la commune de Annaba, sont très attendus par la population locale parce qu'ils ont été conçus dans le but de lutter contre le commerce informel. Ces marchés contribueront également à la préservation du cadre de vie, notamment des risques de pollution et de la prolifération des ordures. D'un coût global de réalisation de 80 millions de dinars, ces espaces commerciaux seront implantés dans les cités Oued Eddheb, 8 Mai 1945 et Safsaf, avec une capacité d'accueil, chacun, de 130 à 150 places. Des infrastructures similaires ont été également prévues dans d'autres cités de la commune de Annaba, dans la perspective de se débarrasser définitivement du commerce illicite.