Les échanges commerciaux entre l'Algérie et les Etats-Unis d'Amérique semblent reprendre en valeur et en volume, après une baisse enregistrée en 2010. Selon l'ambassadeur US à Alger, Henry S. Ensher, le volume des échanges entre les deux pays a avoisiné les 16 milliards de dollars en 2011, alors qu'il n'était que de 12 milliards de dollars en 2010. Le diplomate américain, qui s'est exprimé à ce sujet lors d'une conférence de presse organisée vendredi soir à Alger, s'attend à ce que ces échanges dépassent les 20 milliards de dollars d'ici à la fin de l'année 2012. Ces échanges sont dominés, cependant, par les importations américaines de pétrole et de gaz algériens, l'Algérie n'ayant importé qu'une valeur de 2 milliards de dollars en équipements et produits agricoles. En matière d'investissements, le diplomate américain s'est montré moins optimiste toutefois : «Il y a une rude concurrence entre les pays pour attirer les investisseurs. Les hommes d'affaires américains, quant à eux, ne vont que dans les pays où les conditions d'investissement sont propices. En Algérie, ces conditions sont difficiles.» Plus précis, le président du conseil d'affaires algéro-américain, Smaïl Chikhoune, a expliqué que la loi régissant l'investissement, notamment la règle des 51/49%, n'encourage pas les entreprises américaines à venir en Algérie, surtout les PME, qui ne vont dans d'autres pays que s'ils elles y trouvent des avantages très intéressants. C'est la raison pour laquelle les investissements américains en Algérie se limitent aux secteurs hydrocarbures et pétrochimie, effectués par de grandes firmes installées en Algérie depuis le début des années 1990. Elles ont investi, à ce jour, pour une valeur de 5,5 milliards de dollars. Abondant dans le même sens, le responsable de la Chambre américaine de commerce en Algérie (Amcham), a indiqué que beaucoup d'entreprises se plaignent de «difficultés administratives, notamment avec les Douanes, lorsqu'il s'agit d'importer des pièces de rechange indispensables pour le fonctionnement des machines». Il n'en demeure pas moins que les projets de partenariat prévus entre les deux pays devraient améliorer les relations algéro-américaines dans ce domaine, estiment les conférenciers. Ils en veulent pour exemple le projet de création, à l'horizon 2020, d'un pôle biopharmaceutique innovant à Sidi Abdallah, soutenu par les Américains. A ce propos, l'Algérie participera, dans quelques jours, en tant qu'invité d'honneur à la conférence internationale de Boston sur la biotechnologie, qui regroupera quelque 20 000 participants et experts dans le domaine du médicament, dont les plus grands laboratoires au niveau mondial.