L'ambassadeur américain à Alger, M. Henry S. Ensher, a déclaré, au cours d'une conférence de presse, vendredi, en marge de la 45e édition de la Foire internationale d'Alger (FIA), que "Les opérateurs économiques américains connaissent mal l'Algérie et encore moins son économie", avant d'estimer qu'"il appartient aux Algériens de faire connaître leur économie et ses avantages, d'autant qu'il existe une volonté américaine d'approfondir la coopération commerciale et économique avec l'Algérie". Le diplomate américain a précisé, en outre, que "les Américains ont une idée erronée de l'Algérien et de la situation sécuritaire. Aujourd'hui, nous essayons de leur donner une autre idée et une autre image telle que nous l'avons perçue". C'est ainsi que l'ambassadeur américain à Alger voudrait insuffler un nouvel élan à la coopération économique algéro-américaine. Il n'a d'ailleurs pas omis de signaler avec regret le fait que le partenariat économique entre les deux pays reste quasiment confiné au secteur des hydrocarbures malgré les potentialités existantes. C'est dans cette idée de multiplier la cadence des relations entre les deux pays que l'ambassade américaine à Alger s'emploie à faire connaître la destination Algérie auprès des hommes d'affaires américains, invitant les Algériens à œuvrer dans ce sens. Abordant le climat des affaires en Algérie, l'ambassadeur américain a reconnu que les autorités algériennes se sont investies à améliorer l'environnement de l'entreprise, mais "beaucoup d'efforts restent encore à faire pour attirer plus d'investisseurs étrangers car la concurrence à l'échelle mondiale est féroce". De son côté, le président du Conseil d'affaires algéro-américain, M. Ismail Chikhoune, a estimé que le gouvernement algérien devrait faire un effort concernant l'application de la règle dite des 51/49. M. Chikhoune a fait savoir que le volume des investissements directs américains en Algérie s'élève à 5,5 milliards de dollars, principalement dans les hydrocarbures et la pétrochimie et que le volume des échanges commerciaux entre les deux pays a atteint les 16 milliards de dollars en 2011, en faveur de l'Algérie. Un protocole d'accord dans le domaine de la biotechnologie et de la production de médicaments a été signé en 2011 entre l'Algérie et les Etats-Unis. Ce projet consiste à créer un pôle d'excellence régional dans le domaine de la biotechnologie qui rayonnerait sur l'Afrique et le Moyen-Orient. Ce méga projet devrait classer l'Algérie en troisième position après celui de Singapour pour l'Asie et de l'Irlande pour l'Europe, a fait remarquer M. Chikhoune qui a affirmé que "notre objectif est d'attirer au moins 10% des quelque 100 milliards de dollars dépensés annuellement, par les grands laboratoires dans la recherche et le développement". Bien qu'un partenariat existe entre les deux pays en matière de biotechnologie, le président du Conseil d'affaires algéro-américain a annoncé que la coopération algéro-américaine sera consolidée à l'avenir, notamment dans la domaine de la biotechnologie et de la production de médicaments. D'ailleurs, M. Chikhoune annonce qu'une délégation d'une trentaine de cadres de différents départements ministériels, conduite par le ministre de la Santé, M. Djamel Ould Abbès participera, dans une quinzaine de jours, à la conférence internationale de Boston sur la bio-technologie, en tant qu'invité d'honneur. Cette conférence internationale est un rendez-vous mondial qui regroupera quelque 20.000 participants et experts dans le domaine du médicament, dont les plus grands laboratoires au niveau mondial. De plus et toujours dans ce même ordre d'idées de renforcement des relations algéro-américaines, le président de la chambre de commerce algéro-américaine(Amcham), M. Mohamed Benzekkar, a annoncé l'organisation prochaine d'un séminaire à Alger, regroupant plusieurs départements ministériels et les douanes algériennes pour les sensibiliser sur certains problèmes d'ordre administratif et opérationnel. Enfin et pour revenir à la conférence de presse de l'ambassadeur américain à Alger, il est important de signaler que M. Ensher a insisté sur l'importance de développer le partenariat algéro-américain dans le domaine de l'enseignement de l'anglais, faisant part des projets de l'ambassade américaine qui compte ouvrir des espaces culturels "à travers des programmes de partenariat avec des écoles privées d'enseignement des langues".