La Fédération nationale des gérants d'auto-école de l'Union générale des commerçants et des artisans algériens (UGCAA) menace d'organiser un mouvement de protestation à la fin du mois de juin si la tutelle, le ministère des Transports, ne recule pas sur les dispositions contenues dans le décret 12/110 portant sur leur fonctionnement, que la fédération juge «arbitraires». Dans un point de presse animé hier, Zineddine Aoudia, président de la fédération sus-citée, indique que les gérants d'auto-école s'opposent fermement à la décision contenue dans le décret publié au Journal officiel le 14 mars dernier, dans lequel il leur est clairement exigé de recourir à des personnels titulaires de diplômes de l'enseignement supérieur pour le fonctionnement de ces écoles, en plus de «justifier de garanties financières suffisantes résultant d'un cautionnement permanent et ininterrompu spécialement affecté à la garantie de ses engagements vis-à-vis de ses candidats», comme le précise le même décret. Ce dernier explique aussi qu'une capacité professionnelle est requise pour l'activité de gérant d'auto-école : «Il est entendu par capacité professionnelle la possession d'un diplôme supérieur dans le domaine juridique, commercial, comptable ou technique qui permet d'assurer l'activité de gérant et du certificat d'aptitude professionnelle et pédagogique de l'enseignement de la conduite automobile (CAPP)», précise le texte rejeté par la corporation des gérants d'auto-école. L'UGCAA lance un ultimatum. «Nous avons frappé à toutes les portes pour faire annuler cette disposition, mais aucun écho ne nous est parvenu. Nous avons prévu de réunir les instances de la fédération pour observer une journée de protestation et entamer une grève à la fin du mois en cours», précise M. Aoudia, en expliquant les contraintes liées à cette nouvelle exigence. Permis à points : rien de concret Les gérants d'auto-école dénoncent aussi l'exclusion des professionnels du secteur dans la préparation des conditions de la mise en vigueur du permis à points, prévue pour le mois de novembre prochain. La commission technique nationale chargée de ce dossier «n'existe que sur le papier», accuse le conférencier, qui rappelle que l'instauration de ce nouveau permis nécessite des moyens humains et techniques qui ne sont pas encore disponibles. Il cite, à titre d'exemple, l'inexistence du fichier national du permis de conduire, élément indispensable pour l'application du système à points, et l'absence de structures de recyclage et de formation pour les candidats ainsi que pour les détenteurs de permis qui auront à suivre de nouvelles formations après la perte de leurs points, comme indiqué dans l'ordonnance portant sur l'application de ce permis. Comptant près de 70% d'adhérents parmi les 7200 établissements en exercice, la fédération des auto-écoles conteste «le black-out sur le dossier du permis à points». M. Aoudia estime toutefois que le permis à points permettra de réduire la marge des interventions de faveur accompagnant plus de 70% des infractions constatées par les services de sécurité. «Avec ce système, les chances d'intervention de tiers seront minimes pour faire annuler des contraventions ou des infractions. L'application du code de la route sera plus stricte», soutient le même conférencier.