Les fédérations nationales des chauffeurs de taxi, des auto-écoles et des transporteurs des voyageurs et marchandises ont opté pour une action unifiée, pour faire valoir leur revendication. Agissant sous la coupe de l'Union nationale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), les trois fédérations ont décidé de transmettre une dernière correspondance au ministère des Transports, au cour de cette semaine, en rappelant les principales revendications des syndicats du secteur du transport. Les porte-parole de ces trois fédérations ont affirmé hier, lors d'une conférence de presse, que si la tutelle continuait à les ignorer, les trois fédérations décideront après consultation de la base, de la tenue d'une grève, à l'échelle nationale. Les trois fédérations veulent par ce message se démarquer de la grève régionale (quatre wilayas) à laquelle ont appelé «des anciens membres de l'UGCAA qui ne représentent qu'eux-mêmes», a souligné hier, le porte-parole de la fédération des chauffeurs de taxi, Aït Braham, devant l'assistance. Les conférenciers ont beaucoup insisté lors de leur intervention sur l'absence de concertation entre la tutelle et les «véritables acteurs de la profession». Les syndicats du secteur du transport s'insurgent contre leur marginalisation dans l'élaboration de lois et de nouvelles mesures. Pour sa part, le représentant de la fédération des auto-écoles, Aoudia Ahmed Zinedine, a exposé les revendications de sa corporation, affirmant que certaines mesures ont causé pas mal de problèmes aux candidats et aux directeurs des auto-écoles. Aoudia a précisé que la tutelle a exigé des auto-écoles de se conformer à la nouvelle réglementation mais sans rien garantir parallèlement aux gérants de ces auto-écoles. «Nous n'avons aucun circuit réglementaire à travers toutes les wilayas», a-t-il mentionné. En ajoutant, que les auto-écoles souffrent énormément de manque d'examinateurs. «Pour plus de 400 auto-école à Alger, nous n'avons que 45 examinateurs et pour 256 auto-écoles à Tizi Ouzou, il n'y a que 6 examinateurs. C'est le cas également de la wilaya de Constantine qui compte 200 auto-écoles et 11 examinateurs», a-t-il indiqué en soulignant que le problème de manque d'effectif se pose partout à travers le pays. Le porte-parole des auto-écoles a regretté le fait que les pouvoirs publics ne se sont pas rapprochés des gens de la profession pour établir ce nouveau programme de formation. «Ce programme national des auto-écoles a été tiré d'Internet. C'est un programme français qui date de 1980, qui a été conçu pour les futurs moniteurs. Un programme qui ne correspond pas aux lois algériennes en vigueur». Il cite le fait que dans ce programme, on demande aux gérants d'auto-écoles de permettre au candidat de rouler à 110 à l'heure sur l'autoroute, alors que dans le code de la route un conducteur, nouveau permis, ne doit pas dépasser les 80 km/h. Pour sa part, le porte-parole de la fédération des transporteurs de voyageur et marchandises, Boucherit Abdelkader, a exigé le gel d'attributions de nouvelles lignes, et ce, jusqu'à la réorganisation des lignes déjà existantes. Les intervenants ont dénoncé l'anarchie qui règne en ce moment dans le secteur du transport. Ils demandent de ce fait, la mise en place de commission technique nationale et de wilaya, qui participera dans la prise de décision et dans l'élaboration de plan de circulation et des lois régissant le code de la route et du transport.