Dans un communiqué faisant état de ses revendications essentielles, la Fédération nationale des auto-écoles menace d'une journée de protestation devant le ministère des Transports. Ce sit-in sera organisé au cas où aucune suite ne sera donnée pour satisfaire les revendications de la Fédération exprimées en sept points dans le communiqué. Ce document, précise Zineddine Aoudia, président de la fédération, qui s'adressait hier à la presse au siège de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa), tient lieu de «préavis de grève dans toutes les wilayas à l'adresse du ministère de tutelle». Ce mouvement de protestation sera enclenché pour exprimer le «rejet du décret exécutif de mars 2012 portant sur l'organisation et le contrôle des agences d'auto-écoles». Pour rappel, ce texte exige des propriétaires d'établissements de conduite d'être universitaires, licenciés et que le moniteur soit bachelier. Abordant la question des circuits d'examens, au nombre de 40 actuellement, encadrés par quelque 300 examinateurs à travers le territoire national, Aoudia a indiqué que vingt autres avaient été promis par le ministère en 2012 qui devraient être complétés par 60 autres. A ce jour, il n'existe qu'un seul centre d'examen (ne pas confondre avec circuit) à Rouiba. Hormis Alger où il n'y a pas de problèmes d'examinateurs, toutes les wilayas souffrent d'un manque flagrant. Par ailleurs, le nombre d'auto-écoles a atteint 7200 qui activent à peine avec 200 examinateurs à la date de mai dernier. La Fédération nationale réclame par ailleurs l'unification des tarifs qui varient entre 15.000 et 30.000 DA pour l'obtention d'un permis de conduire toutes catégories confondues. Le tarif moyen d'une formation à la conduite est considéré comme trop élevé pour les citoyens, notamment les jeunes candidats qui sont les plus nombreux et le coût pratiqué diffère même d'une région à une autre. Evoquant le cas des examinateurs, Aoudia a déploré leur nombre insuffisant. Il citera la wilaya de Tizi Ouzou qui ne dispose que de six examinateurs pour 317 établissements de conduite automobile pendant que la wilaya de Tébessa, où exercent une centaine d'auto-écoles, activent avec deux examinateurs seulement.En effet, le nombre d'examinateurs ne fait que baisser d'une année à l'autre. De 320 en 2010, il a été estimé à 300 en 2011. Aoudia a également loué l'initiative ministérielle exigeant une formation des moniteurs tout en appelant les autorités à instaurer un cahier des charges «afin d'unifier les tarifs». Le président de la Fédération a regretté que depuis 1962, «jamais le ministère des Transports ne nous a aidés ne serait-ce qu'avec une documentation ou une programmation pour l'achat de véhicules neufs performants.» En présentant l'union à laquelle il préside Aoudia a indiqué que 70% des auto-écoles sont affiliées à la Fnae, 30% à l'Ugta et à des associations de wilaya. Il y a lieu de préciser qu'un délai de 24 mois (mars 2014) a été imposé aux auto-écoles qui seront fermées si elles ne sont pas dirigées par un diplômé de l'université.