Lors de sa première sortie dans la wilaya de Tizi Ouzou, le président du RCD, Mohcine Bellabas, a conduit, hier, les travaux de la conférence régionale des cadres du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) des wilayas de Boumerdès et Tizi Ouzou. Devant plus de 200 participants, il a déclaré : «Le pouvoir est décidé de poursuivre sa politique du pourrissement. Le faible taux de participation aux élections législatives du 10 mai et le rejet massif de ce scrutin par la majorité de la population prouvent que le régime est finissant. Que les citoyens rejettent ce système. Désormais, c'est à cette majorité qu'il faudra s'adresser. Nous devons nous montrer à l'écoute de ces travailleurs, de ces jeunes, de ces syndicalistes et de ces femmes et les impliquer dans la prise de toutes les décisions.» Cette rencontre, qui sera suivie du programme de renouvellement des structures locales du RCD, a été organisée conformément aux orientations issues du 4e congrès du parti. Les participants, dont des cadres, se sont relayés pour présenter des communications dressant un état des lieux de la situation socioéconomique pour le moins «préoccupante». Mme Lila Hadj Arab, ancienne députée, a axé sa communication sur la jeunesse et la situation des femmes dans la société algérienne et sur le code de la famille avant de déclarer que sur cet aspect, «la loi est figée». Elle a déploré également «les restrictions imposées aux jeunes pour la création d'associations par des mesures de contrôles à travers les nouvelles dispositions de création et de financement des associations». Revendiquant la parité politique et sociale, l'oratrice a indiqué : «Après l'université, les jeunes, dont les femmes, se retrouvent confrontées au chômage ou à la précarité du dispositif du pré-emploi. Avec autant d'échecs, le pouvoir cherche à leurrer les chancelleries occidentales quant à l'émancipation de la femme algérienne en donnant 145 députées à l'APN.» Pour sa part, M. Saheb, cadre au RCD, a composé un véritable plaidoyer en faveur d'un «Etat unitaire régionalisé» à la place, dit-il, «de l'actuel schéma, le système jacobin centralisé, bâti de façon subjective». L'orateur a affirmé : «Il y a une forme de reconnaissance du fait régional. Il n'y a qu'à voir l'organisation des institutions étatiques ; certains services ont des compétences régionales.» Le RCD, selon M. Saheb, «préconise la conception des institutions de renouveau pour se rapprocher du citoyen avant de redéfinir les mission de l'Etat dans le cadre d'une nouvelle politique territoriale qui garantira un développement économique, une meilleure cohésion sociale et permettra, aussi, plus d'initiatives aux collectivités locales».