Au cours d'une réunion régionale regroupant des redresseurs FLN des wilayas de l'Ouest, une quarantaine de présents, Abdelkrim Abada a fait le point de la situation à la veille de la réunion ordinaire du FLN, les 15 et 16 mai dernier. Après avoir fait l'historique des «dérives dans la gestion du parti», ainsi que du mouvement de redressement et de l'authenticité du FLN, le coordinateur général de ce mouvement a invité les présents à se préparer en prévision de la session du comité central (CC) : «Nous nous attendons à ce que Belkhadem use des plus basses manigances au regard de celles qu'il a engagées récemment après avoir compris que le recours à l'urne pour décider de son maintien ou pas était catastrophique pour lui. Nous croyons qu'il va même recourir aux baltaguia ! Mobilisons-nous et faisons pression sur lui par le biais de pétitions et s'il le faut, nous ferons appel à vous pour être tous présents. (…) Belkhadem entend se prévaloir des résultats du FLN aux législatives. Or, le succès de notre parti aux élections est à mettre sur le compte du président Bouteflika. D'ailleurs, le fait que le Président soit intervenu dans la campagne le 8 mai est la preuve de la faillite de Belkhadem. C'est également la preuve de la nécessité du changement au FLN. (…) Pour se maintenir, Belkhadem a recours au régionalisme et au douarisme. Cela ne suffit-il pas que sa région soit représentée au CC par 17 membres, alors que Sétif, avec ses 60 communes, n'a que 3 membres en son sein ! Qu'on cesse de nous accuser de vouloir son départ parce qu'il est de l'Ouest. Or, il se trouve que ceux de sa clientèle qui tiennent ce discours sont de l'est du pays !» A la question d'un militant sur la succession de Belkhadem, sachant que le parti n'a jamais eu le choix de ses secrétaires généraux, Abada a expliqué : «En tant que parti, nous avons des partenaires que nous devons consulter, en particulier le président Bouteflika.» Relancé à ce propos, et dans un mouvement d'humeur, il répond : «Si le Président décide de maintenir Belkhadem, ce sera sa responsabilité historique.»